We need to talk about Kevin

Lynne Ramsay – 2011 – VOSTF (USA) – 110’

Lundi 16 mars à 19h

Construit sous la forme de flash-backs désordonnés menant tous irrémédiablement à un drame terrible dont on ne comprendra la nature qu’assez tard, ce film américain esthétiquement fascinant a subi de violentes critiques, notamment parce qu’il est difficile à prendre en main tant il est dur et psychologiquement brutal tout en ne donnant aucune explication simpliste et moralisatrice sur son sujet. On y explore à nouveau, et notre cinéclub au long cours sur la famille témoigne à chaque fois de l’intérêt de le faire, les liens familiaux pathogènes, mais sous un angle autre. Que se passe-t-il lorsqu’une relation d’amour entre une mère et son fils est un échec dès la naissance, lorsque le bruit du marteau-piqueur est préféré à celui du bébé ? Ici, les ravages de l’absence d’amour d’une mère, du défaut de présence d’un père, d’un maternage défectueux, et leurs liens avec la construction et la naissance d’une incarnation du « mal » dans toute sa banalité sont traités sans filtre, et c’est parfois plus dur à entendre et regarder que ne le serait un film d’horreur (ce que ce film n’est pas), non pas à cause d’images gores ou choquantes, mais bien à cause de rapports sociaux intolérables. C’est comme la famille, cette horreur qui n’est pas un film. On se souvient encore que Massacre à la tronçonneuse n’avait pas besoin de se livrer au gore puisque c’était la famille elle-même qui faisait horreur. Ici aussi, et pourtant, aucune saleté, aucune dystopie, aucune misère autre qu’affective, aucune surenchère de sévices inimaginables. Quelques maltraitances « banales », des regards exsangues, des bouches obliques, rien de bien tonitruant avant un final effroyable. L’horreur est lancinante. S’il peut se trouver difficile de regarder et même de penser ce film fiévreux dans la solitude, il sera certainement enrichissant d’en discuter ensemble et de retrouver de l’équilibre pour sortir de l’apathie possiblement provoquée par un tel vertige, par cette expérience nihiliste.

Créatures célestes

Peter Jackson – 1996 – VOSTF (Nouvelle-Zélande) – 108’

Lundi 2 mars à 19h

Pauline, 14 ans, s’emmerde sec dans une petite ville de Nouvelle-Zélande. C’est à la rentrée des classes de l’année 1952 qu’elle rencontre Juliet avec qui elle partage un amour des chanteurs ténors, des romans fantastiques et une histoire de maladie infantile. À travers la création d’un univers imaginaire commun, cette amitié fusionnelle va devenir pour elles une échappatoire à la médiocrité de leur entourage et aux différents agents de normalisation. Ces derniers vont se montrer de plus en plus coercitifs pour tenter de stopper l’approfondissement de leur relation, où la frontière entre amitié et amour se trouve de plus en plus abolie. Les deux jeunes filles vont alors tenter de les contourner puis de s’en échapper par tous les moyens possibles.
En refusant le sensationalisme de ce fait divers et en axant son film sur l’amitié entre les deux protagonistes, Peter Jackson nous donne à voir toutes les forces qui s’exercent sur les deux adolescentes — l’école, les structures familiales forcément défaillantes, la négation de la sexualité, la psychiatrisation des comportements non normés — ainsi que la force créative et destructrice que Pauline et Juliet vont leur opposer. Et pour enfin vivre leur vie fantasmée, elles sont prêtes à tout pour ne jamais être séparées.

La Favorite

Yorgos Lanthimos – 2019 – VOSTF (Angleterre) – 120’

Lundi 24 février à 19h

En Angleterre, au début du 18ème siècle, la Reine a une favorite. Ici :Lady Marlborough. Confidente, servante, grassement payée, à la fois amie et obligée, favorite donc. Dans l’immense château royal, dont nous n’arriverons qu’avec peine à sortir, le pouvoir est, quant à lui, bien confortablement installé et s’exerce au dépens de tous. C’est à une réflexion autour de ce dernier que le film nous invite, il nous pousse à en observer les rouages, à voir comment, de la reine à la cuisinière, la principale préoccupation de chacun est la guerre contre tous. Alors on se nécrose, on complote, on empoisonne, on fait l’amour, on soudoie, et bien entendu, on organise des courses de canards. On sourit, on cherche à crever un œil, on aime même, parfois. Mais une chose que l’on n’arrive pas à faire, à imaginer peut-être, c’est d’être autre chose pour l’autre qu’un maître ou un esclave. C’est dans cette délicieuse ambiance qu’arrive Abigaïl au château. Lady, déclassée actuelle servante. Qui se voudrait confidente, peut-être… Si ce film pourra nous intéresser, c’est surtout pour le sadisme et la cruauté qu’il insère entre les personnages, la violence qu’il dépeint dans les rapports humains quasi normaux et quotidiens, mais montrés comme intrinsèquement et fondamentalement destructeurs et pathogènes. Dans un film pas fantastique pour un sou, ni situé dans un ailleurs dystopique (contrairement aux deux autres films du réalisateur Yorgos Lantimos que nous avons déjà projetés, The Lobster et Canine), l’angoisse et le dégoût seront provoqués par le monde tel qu’il est, et non pas tel qu’il serait, au service d’une réflexion acérée sur le pouvoir.

Inglorious Basterds

Quentin Tarantino – 2009 – VOSTF (USA) – 153’

Lundi 10 février à 19h

 

Inglorious Basterds est comme une immense fête à laquelle sont conviés des nazis… dans le seul but assumé de leur faire subir une sacrée tornade de violence vengeresse, ciblée, et surtout très très jubilatoire. Tarantino donne dans ce film de la matière à tout ce qu’il peut y avoir de démesurément joyeux et illimité dans une perspective faisant ellemême violence à l’histoire : peu importe comment a réellement fini la seconde guerre mondiale, c’est ici une histoire de fantasmes qui est mise en scène, où les questions de guerre, de paix, de victoire et de défaite ne sont plus encastrés dans des récits étatiques et nationalistes, mais s’incarnent dans des figures de farce comique présentés comme tels. Il ne reste de toute l’histoire plus qu’un seul grand rire à la fin : celui qui a massacré tous les tyrans, qu’ils portent un costume nazi ou non. La vengeance se déverse en dehors de toute rationalité ou rétribution judiciaire, «légitime», elle est bien au-delà, sans bornes, et s’esclaffe à grandes pompes.

« Les comportements violents seront sévèrement réprimés »

Vendredi 7 février à 19h

LA violence, ça ne veut pas dire grand chose. On y est évidemment favorable, surtout face à l’Etat et au pacifisme démocratique, par exemple.

Mais « LA violence », c’est aussi un concept – qui simplifie, accuse et pacifie – utilisé par le pouvoir pour décrire sans les comprendre les révoltes et explosions humaines. Débuter un cycle sur la violence implique alors de faire un premier pas de côté par rapport à cette notion même de « violence », de réfléchir aux usages et fonctions de ce terme. N’est-ce pas qu’une pure abstraction qui vise toujours à enfermer sous une même condamnation des pratiques et comportements très hétérogènes, cherchant à les désigner derechef comme menaçants, dangereux, inconnus ? Contrer cette logique équivaudrait-il à répliquer par une valorisation a priori de toute violence ?

C’est avec cet usage du mot saturé d’imaginaires, de fantasmes, de significations mais aussi d’instrumentalisations, du côté de sa condamnation comme du côté de ses louanges, qu’il s’agit de se débattre. Pour chercher à chaque fois ce qui est émancipateur et révolutionnaire, dans la pratique comme dans la langue, en s’efforçant de ne jamais bâtir d’immuables principes moraux sur LA violence.

A bas la paix ! Contre tous les paradis pacifiés !

Contre la non-violence, pour la sauvagerie !

Une contribution à la discussion à télécharger ici :

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David Cronenberg – 1999 VOSTF (Canada) – 96’

Lundi 3 février à 19h

« Do it ! It’s just a game. »

La réalité, n’était-elle pas une image ? Mais alors ce que nous fûmes, n’était-ce qu’illusions ? Et ce que nous prenions pour un jeu, n’était-ce pas réel ? Et tout ce que nous fîmes, croyant jouer, il faudra alors vivre avec ? C’était un jeu, dans un jeu… dans un jeu ? Où étaient la clôture et le retour ? Qui était tenu à quoi, quel rôle avons-nous joué, où donc se sont perdus nos actes, nos désirs et nos angoisses ? DONNE-MOI DU RÉEL, que cesse cette infâme balancement. Du concret, du véritable, du solide. Où le trouver ? Sous les images, à la fin du rêve ? Je traverserai toutes les angoisses, je jouerai tous les rôles, je trahirai tout pour le trouver, puisque rien n’importe tant que ce n’est pas sérieux. J’irai jusqu’au bout. Au réveil celui qui cherchait le réel avait créé une nouvelle image. Conscience malheureuse, il ne peut parcourir l’existence sans rêver, sans virtualiser. Et l’illusion chaque jour s’étend, comme la gangrène, en proportion inverse de sa soif de réalité. Alors rend-moi le rêve. J’oublierai tout, je céderai à tout. Je serai celui qui vit et voit double, traversant l’existence avec des images plein les yeux, rien que des images, vivant pour elles. Je disparaîtrai dans les rôles à jouer, aimant chacun d’eux. Au crépuscule celui qui vivait pour rêver s’était fondu dans les idoles. Désespéré il sentait encore en lui sa chair se mouvoir et advenir, rôle après rôle. Il n’avait pas atteint la légèreté d’air des contes qu’on chantonne aux enfants. Il existait encore, bercé par les sables mouvants, et en lui se déchaînaient encore ses insuffisances, ses dégoûts, ses espoirs. Qui était tenu à quoi, quels rôles avons-nous joués, où donc se sont perdus nos actes, nos désirs et nos angoisses ? Peut-être la question initiale était-elle mauvaise, et l’essentiel ailleurs, ou précisément là, à travers l’odyssée parcourue. Portée à l’emphase, l’exubérance d’une certaine malice grinçante, par exemple celle de Cronenberg, ici comme dans Videodrome, se jouant de nos frontières mentales, dissoudra-t-elle nos vieilles métaphysiques, et tous leurs arrièresmondes, du réel et de l’image ? Au fond ce qui comptait, c’était peut-être plus simple, moins emphatique ; c’était de rendre à l’aventure sa profondeur quotidienne, et sa conséquence.

La ligne rouge

Terrence Malick – 1999 – VOSTF (USA) – 170’

Lundi 27 janvier à 19h

 

 

Après Rambo, toujours sur le thème de l’antimilitariste et en lien avec la discussion précédente, nous vous proposons la projection de ce film lyrique contre la guerre.

Objection, insoumission et anti-militarisme

Vendredi 24 janvier à 19h

Après une première discussion qui a eu lieu aux Fleurs Arctiques en novembre dernier pour trouver les moyens de s’opposer à la mise en place en cours du SNU (le Service National Universel qui doit remplacer la Journée d’Appel par un mois en caserne et en association), il a paru évident de s’intéresser aux différents refus de l’armée et du service militaire qui ont existé au cours de l’histoire et d’essayer de penser ce que ces divers refus avaient de subversif afin de nourrir la réflexion actuelle sur le refus du SNU. Que ce soit les refus de la mobilisation et de l’union sacrée lors de la Première Guerre mondiale, les refus du service militaire durant les années 60-70 avec les objecteurs de conscience et les insoumis ou les déserteurs de la guerre d’Algérie, ces différentes formes d’insoumission et de refus ont été traversées de multiples pratiques et contradictions.

Nous proposons de nourrir cette discussion par un regard sur des matériaux historiques tels que différentes affiches et textes des années 60-70, qui sont l’occasion de comprendre un peu plus concrètement les différentes formes de refus de l’institution militaire à l’époque : alors que l’objection de conscience devient un statut prévu par la loi et encadré par l’armée, une partie de l’insoumission pénalement réprimée jusqu’à l’enfermement se pose dans les années 70 comme une « insoumission civile et militaire », pensant le refus de l’armée au sein d’un refus général de la société.

Tenter de comprendre ces refus pourrait permettre de proposer aujourd’hui des formes d’intervention contre le SNU, encasernement dans lequel il serait quand même inconcevable que l’ensemble des adolescents partent « la fleur au fusil », tout en ne négligeant pas les spécificités de ce nouveau dispositif de matraquage moral et nationaliste, qui se voudrait incontournable en agitant des avantages comme l’insertion dans les études avec le gain de crédits étudiants, ou l’insertion dans le monde du travail par l’accès simplifié à des formations. Que pouvons-nous tirer des expériences de luttes du passé afin d’enrichir les luttes du présent ? Il s’agit de réfléchir aux diverses pratiques qui ont eu lieu autrefois – allant de se faire réformer pour raison médicale au passage dans la clandestinité, de l’affiche au sabotage – tout en pensant également au fait que le SNU cherche apparemment plus à exclure ses absents, à les contraindre par l’école et à les stigmatiser par la morale qu’à les pénaliser judiciairement (du moins selon ce qui est pour le moment annoncé officiellement). Réfléchissons aux moyens que peut se donner une perspective révolutionnaire pour accentuer les refus et aider à les rendre possibles, alors que l’ouverture du volontariat pour la seconde phase test du SNU 2020 se fait ce mois-ci, avec cette fois plusieurs dizaines de milliers d’adolescents concernés (30 000 prévus).

Ce sera aussi l’occasion de repenser l’antimilitarisme dans un climat où l’armée est banalisée par la gauche comme par la droite, et où l’intervention quotidienne du militaire est permanente depuis la mise en place de Vigipirate dans les années 90, et d’autant plus dans un contexte d’état d’urgence post-attentats devenu permanent.

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William Friedkin, 2007, vostfr, 100 mn

Lundi 20 janvier à 19h

Agnès, serveuse qui vit dans un motel sordide, craint le retour de son ex-mari violent et maltraitant, récemment libéré sur parole. Elle rencontre Peter, un ancien militaire, qui se montre au contraire protecteur, doux et compréhensif. Ces deux personnages abîmés par la vie vont se retrouver dans une réassurance réciproque peut-être enfin émancipatrice. Mais très vite vient une autre menace, apparemment extérieure, sous la forme d’insectes microscopiques dont Peter craint l’infestation. S’en protéger va signifier un enfermement progressif dans un délire à deux qui va les éloigner petit à petit de la réalité et les cloîtrer dans leurs propres angoisses rationalisées. Le réalisateur de L’Exorciste nous enferme, trente ans plus tard, avec ses personnages dans un huis clos terrible rythmé par les pales du ventilateur qui brasse l’air de plus en plus irrespirable de ce thriller désespéré pour nous faire sentir et vivre à quel point il n’y a pas pire ennemi que ceux que nous constituons nous-mêmes. Pas besoin de fantastique ici pour que le délire opère et se partage. Pas de possibilité de l’exorciser non plus. Ce film ouvre une réflexion profondément dérangeante sur la manière dont la rationalisation et la protection peuvent s’intégrer dans une construction psychique délirante et verrouiller toute porte de sortie dans une descente aux enfers autodestructrice imparable.

Programme de Janvier à Avril 2020

Téléchargez le programme ici et ici

  • Permanences : jeudi de 16h à 19h
  • Ciné-club :  lundi à 19h
  • Groupes de lecture : dimanche à 16h30

Edito : 

 

Ça grève, ça bloque, ça manifeste, parfois même plus ou moins « sauvagement » et depuis un bon moment déjà les ingrédients d’un mouvement social relativement inespéré se déploient : ça fait plus d’un mois qu’en France la situation n’est assurément plus « normale ». Et pourtant les forces d’une normalisation irrationnelle face aux circonstances sont tenaces : du panneau « grèves : pensez au covoiturage » allumé en permanence sur toutes les autoroutes et périphériques, aux différentes applications pour faciliter la vie en temps de blocage des transports, en passant par les reportages télévisuels ineptes sur comment Micheline réussit quand même à aller bosser et trouve ça finalement cool de le faire jusqu’à la fin du troisième âge, on dirait que cette exceptionnalité-là aussi est en danger de se faire happer, renormaliser, par un pouvoir qui cherche toujours plus à nous adapter pour faire de n’importe quelle situation un état de fait à partir duquel il faudrait chercher à ce que tout se passe comme d’habitude, quitte à ce que les nouvelles habitudes soient de marcher des heures pour aller au boulot. La randonnée c’est bon pour la santé et vive le vélo en mangeant 5 fruits et légumes par jour… pour aller travailler ! C’est une nouvelle embûche au dépassement de ce mouvement, en plus des syndicats toujours prêts à négocier pour que cesse ce qui ne doit rester qu’un « conflit social » renforçant leur position. Alors à nous de battre en brèche cette logique mortifère et de vivifier l’anormalité actuelle, pour éviter qu’on se rendorme en état de grève cérébrale, nos corps et nos organes toujours plus exploités par l’État et le Capital.

C’est dans cette perspective qu’on propose aux Fleurs Arctiques plusieurs discussions plus ou moins actuelles ou inactuelles selon les cas. Toujours il s’agira de puiser des forces et des perspectives pour que ce monde finisse de se fissurer. Le 24 janvier, il s’agira de poursuivre la réflexion entamée en novembre sur les moyens de lutter contre le déploiement du Service National Universel (SNU), parce que c’est un des moyens qui cherche à se mettre en place pour pacifier et domestiquer durablement les générations à venir en les enrôlant dès l’adolescence dans la défense de la patrie et la contribution à l’effort national pour perdurer. On souhaite faire de cette deuxième discussion une séance de travail autour de documents et réflexions tirés de l’histoire de l’antimilitarisme, dont il s’agit aujourd’hui de retrouver la vivacité. Le 14 mars, se déroulera la discussion contre les frontières, leurs prisons et le monde qui les produit (initialement prévue le 14 décembre), des luttes qui s’y sont opposées, de la nécessité de voir revivre des initiatives offensives dans une période où « le peuple de France » se construit toujours plus dans le rejet de toute altérité, en même temps que le Capital demande toujours plus de main à exploiter à flux tendu. On parlera des luttes du passé et de celles qui pourraient naître dans le présent — notamment autour des textes « Le Vaisseau des morts a brulé » et « De Passage » —, des formes d’intervention qu’on pourrait imaginer pour renforcer les refus qui existent déjà autour des questions migratoires (dans les centres de rétention et aux frontières par exemple). Le 24 avril, on se penchera sur la question de l’internationalisme, des formes qu’il peut prendre pour que des rapports entre les luttes et révoltes d’ici et d’ailleurs puisse s’incarner dans des pratiques subversives ici et ailleurs. Et puis, à travers plusieurs discussions, des groupes de lecture et certains films du programme, nous entamerons un cycle autour de la question de la violence, notion utilisée comme repoussoir absolu pour discréditer, et « délégitimer » toute opposition à l’ordre pacifié de ce monde (c’est une des grandes illusions démocratiques de faire croire que la révolution pourrait, si elle fait l’effort de bien se tenir, être « légitime » aux yeux du pouvoir qu’elle renverse…), et terme qui renvoie à des pratiques qui sont indubitablement celles de toutes les révoltes et de toutes les périodes révolutionnaires. Le 7 février, on réfléchira aux ambiguïtés parfois piégeuses de cette notion de violence (LA violence existe-t-elle autrement que comme un fantasme né de la peur ?) et le 27 mars, on s’intéressera plus spécifiquement à la question du courage, des puissances et impuissances révolutionnaires.

Dans les groupes de lecture, ouverts à tous ceux qui seraient intéressés, nous continuerons à lire des textes autour des deux sujets en cours, la morale et le travail en essayant de les relier à une réflexion plus générale sur la question de l’éventualité d’universalisme révolutionnaire. Nous aborderons également la question de la violence, qui n’est pas sans lien avec les deux sujets précédents.

Le ciné-club qui consiste à regarder des films et surtout en discuter, aura lieu tous les lundis à 19h, avec des films divers puisque 3 « cycles » sont en cours, l’un sur les kaiju, le deuxième autour de la famille, le troisième autour des films post-apocalyptiques, et un nouveau cycle (vaste…) commence autour de la représentation de la violence au cinéma.

Il est toujours possible de venir aux permanences de la bibliothèque pour rencontrer ceux et celles qui y participent régulièrement, discuter du projet, faire part d’initiatives auxquels ce lieu pourrait contribuer, consulter les ouvrages et brochures de la bibliothèque ou de la distro.

Toujours du côté des luttes et des révoltes, partout où elles fleurissent !

Agenda :