Vendredi 7 février à 19h
LA violence, ça ne veut pas dire grand chose. On y est évidemment favorable, surtout face à l’Etat et au pacifisme démocratique, par exemple.
Mais « LA violence », c’est aussi un concept – qui simplifie, accuse et pacifie – utilisé par le pouvoir pour décrire sans les comprendre les révoltes et explosions humaines. Débuter un cycle sur la violence implique alors de faire un premier pas de côté par rapport à cette notion même de « violence », de réfléchir aux usages et fonctions de ce terme. N’est-ce pas qu’une pure abstraction qui vise toujours à enfermer sous une même condamnation des pratiques et comportements très hétérogènes, cherchant à les désigner derechef comme menaçants, dangereux, inconnus ? Contrer cette logique équivaudrait-il à répliquer par une valorisation a priori de toute violence ?
C’est avec cet usage du mot saturé d’imaginaires, de fantasmes, de significations mais aussi d’instrumentalisations, du côté de sa condamnation comme du côté de ses louanges, qu’il s’agit de se débattre. Pour chercher à chaque fois ce qui est émancipateur et révolutionnaire, dans la pratique comme dans la langue, en s’efforçant de ne jamais bâtir d’immuables principes moraux sur LA violence.
A bas la paix ! Contre tous les paradis pacifiés !
Contre la non-violence, pour la sauvagerie !
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