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- Permanences : jeudi de 16h à 19h
- Ciné-club : lundi à 19h
- Groupes de lecture : dimanche à 16h30
Ça grève, ça bloque, ça manifeste, parfois même plus ou moins « sauvagement » et depuis un bon moment déjà les ingrédients d’un mouvement social relativement inespéré se déploient : ça fait plus d’un mois qu’en France la situation n’est assurément plus « normale ». Et pourtant les forces d’une normalisation irrationnelle face aux circonstances sont tenaces : du panneau « grèves : pensez au covoiturage » allumé en permanence sur toutes les autoroutes et périphériques, aux différentes applications pour faciliter la vie en temps de blocage des transports, en passant par les reportages télévisuels ineptes sur comment Micheline réussit quand même à aller bosser et trouve ça finalement cool de le faire jusqu’à la fin du troisième âge, on dirait que cette exceptionnalité-là aussi est en danger de se faire happer, renormaliser, par un pouvoir qui cherche toujours plus à nous adapter pour faire de n’importe quelle situation un état de fait à partir duquel il faudrait chercher à ce que tout se passe comme d’habitude, quitte à ce que les nouvelles habitudes soient de marcher des heures pour aller au boulot. La randonnée c’est bon pour la santé et vive le vélo en mangeant 5 fruits et légumes par jour… pour aller travailler ! C’est une nouvelle embûche au dépassement de ce mouvement, en plus des syndicats toujours prêts à négocier pour que cesse ce qui ne doit rester qu’un « conflit social » renforçant leur position. Alors à nous de battre en brèche cette logique mortifère et de vivifier l’anormalité actuelle, pour éviter qu’on se rendorme en état de grève cérébrale, nos corps et nos organes toujours plus exploités par l’État et le Capital.
C’est dans cette perspective qu’on propose aux Fleurs Arctiques plusieurs discussions plus ou moins actuelles ou inactuelles selon les cas. Toujours il s’agira de puiser des forces et des perspectives pour que ce monde finisse de se fissurer. Le 24 janvier, il s’agira de poursuivre la réflexion entamée en novembre sur les moyens de lutter contre le déploiement du Service National Universel (SNU), parce que c’est un des moyens qui cherche à se mettre en place pour pacifier et domestiquer durablement les générations à venir en les enrôlant dès l’adolescence dans la défense de la patrie et la contribution à l’effort national pour perdurer. On souhaite faire de cette deuxième discussion une séance de travail autour de documents et réflexions tirés de l’histoire de l’antimilitarisme, dont il s’agit aujourd’hui de retrouver la vivacité. Le 14 mars, se déroulera la discussion contre les frontières, leurs prisons et le monde qui les produit (initialement prévue le 14 décembre), des luttes qui s’y sont opposées, de la nécessité de voir revivre des initiatives offensives dans une période où « le peuple de France » se construit toujours plus dans le rejet de toute altérité, en même temps que le Capital demande toujours plus de main à exploiter à flux tendu. On parlera des luttes du passé et de celles qui pourraient naître dans le présent — notamment autour des textes « Le Vaisseau des morts a brulé » et « De Passage » —, des formes d’intervention qu’on pourrait imaginer pour renforcer les refus qui existent déjà autour des questions migratoires (dans les centres de rétention et aux frontières par exemple). Le 24 avril, on se penchera sur la question de l’internationalisme, des formes qu’il peut prendre pour que des rapports entre les luttes et révoltes d’ici et d’ailleurs puisse s’incarner dans des pratiques subversives ici et ailleurs. Et puis, à travers plusieurs discussions, des groupes de lecture et certains films du programme, nous entamerons un cycle autour de la question de la violence, notion utilisée comme repoussoir absolu pour discréditer, et « délégitimer » toute opposition à l’ordre pacifié de ce monde (c’est une des grandes illusions démocratiques de faire croire que la révolution pourrait, si elle fait l’effort de bien se tenir, être « légitime » aux yeux du pouvoir qu’elle renverse…), et terme qui renvoie à des pratiques qui sont indubitablement celles de toutes les révoltes et de toutes les périodes révolutionnaires. Le 7 février, on réfléchira aux ambiguïtés parfois piégeuses de cette notion de violence (LA violence existe-t-elle autrement que comme un fantasme né de la peur ?) et le 27 mars, on s’intéressera plus spécifiquement à la question du courage, des puissances et impuissances révolutionnaires.
Dans les groupes de lecture, ouverts à tous ceux qui seraient intéressés, nous continuerons à lire des textes autour des deux sujets en cours, la morale et le travail en essayant de les relier à une réflexion plus générale sur la question de l’éventualité d’universalisme révolutionnaire. Nous aborderons également la question de la violence, qui n’est pas sans lien avec les deux sujets précédents.
Le ciné-club qui consiste à regarder des films et surtout en discuter, aura lieu tous les lundis à 19h, avec des films divers puisque 3 « cycles » sont en cours, l’un sur les kaiju, le deuxième autour de la famille, le troisième autour des films post-apocalyptiques, et un nouveau cycle (vaste…) commence autour de la représentation de la violence au cinéma.
Il est toujours possible de venir aux permanences de la bibliothèque pour rencontrer ceux et celles qui y participent régulièrement, discuter du projet, faire part d’initiatives auxquels ce lieu pourrait contribuer, consulter les ouvrages et brochures de la bibliothèque ou de la distro.
Toujours du côté des luttes et des révoltes, partout où elles fleurissent !
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