Mujeres Libres, c’est une organisation libertaire espagnole de masse qui a existé de 1936 à 1939 pendant la guerre civile espagnole et la révolution… Mais les Mujeres Libres, c’est aussi, et à ça ces 20 000 femmes ne peuvent plus grand-chose, une des quelques nouvelles coqueluches d’un certain féminisme d’aujourd’hui et en particulier des défenseurs des pratiques de « non-mixité » qui cherchent, en dépit de tout, à enraciner leur proposition politique dans une histoire des luttes révolutionnaires. A croire que s’inscrire dans une tradition historique (aussi éloignée soit-elle) est un moyen de palier à la faiblesse argumentative qui peut parfois même la masquer.
Elles n’y peuvent rien, mais pourtant leurs textes peuvent encore parler. C’est pourquoi nous sommes naïvement retournés lire ces textes, et ce que nous y avons trouvé nous semble justifier la réédition présente, assortie d’une introduction et débarrassée des notes qui, dans une édition récente, se sont donné pour étrange objectif de « corriger » les textes et d’orienter leur lecture pour les faire rentrer dans les schémas de pensée actuels de la postmodernité. Des schémas qui pourtant n’ont pas d’autre perspective que d’en finir avec celle des Mujeres Libres : la révolution (en l’occurrence, « sociale et libertaire », car il s’agit bien de militantes anarcho-syndicalistes).
Libre à chacun ainsi de relire Lucia Sanchez Saornil et de se faire un avis sur ce qu’il y aurait aujourd’hui à faire et à dire des textes de ces femmes dont la perspective explicite, comme les textes publiés ici le montrent, est d’imposer leur participation « en mixité » (avec des hommes, donc) à la lutte révolutionnaire, alors en cours dans l’Espagne des années 30.
Brochure éditée par Ravage Editions en collaboration avec le groupe de lecture de la bibliothèque Les Fleurs Arctiques à Paris, octobre 2017.
Sommaire :
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Faire entrer les Mujeres Libres au panthéon du féminisme libéral ? 20 000 femmes, ça fait beaucoup… Notes de lectures sur les Mujeres Libres, la question de la « non-mixité » et le féminisme – P. 4
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La récupération : Cas d’école – P.18
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La Question féminine dans nos milieux Par Lucía Sánchez Saornil (1935) – p.22
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Annexe : La non-mixité en question – Être en lutte ou être lutte ? – P.40
On pourra trouver cette brochure à la bibliothèque à prix libre, ou la télécharger sur le site de Ravage.





Car s’il fait écho à la situation politique hongroise, le film s’en saisit pour nous parler plus largement d’exploitation et d’aliénation, qu’elles soient institutionnelles ou interindividuelles, légales et officielles ou illicites et « alternatives ». Ainsi Lili, une jeune fille, ne trouve sa place dans aucun des deux mondes qui lui sont proposés et Hagen, un chien, se voit autant exploité par l’Etat que par des voyous. On constate que tous les rapports interpersonnels au sein de ces sphères qui se voudraient opposées reproduisent les mêmes schémas utilitaristes. Musicalement baigné dans les notes de la deuxième rhapsodie hongroise de Liszt, le film fait évoluer la signification de celles-ci à mesure que l’on découvre la réalité du monde. Tout d’abord apaisantes, elles deviennent rapidement celles de la normalisation, de l’autorité et de la coercition avant de représenter dans une version cartoonesque, comme une mauvaise blague, l’horreur d’un système. À ce morbide tableau le film oppose la camaraderie entre chiens opprimés, la nécessité de la vengeance et son dépassement par la révolte joyeuse. De nombreuses questions propres au processus de révolte sont abordées au cours du film, et si la scène finale devait ne nous en poser qu’une ce serait celle-ci : La reconnaissance des revendications spécifiques par l’autorité doit-elle pour autant arrêter le mouvement de révolte qui en est né ?

Mercredi 27 septembre à 19h
La douleur psychologique inhérente à la vie humaine est ici remplacée par la douleur physique. La sexualité n’est plus plaisir mais douleur. Le golem de métal doit souffrir pour devenir une machine et se débarrasser de lui-même dans un japon surpeuplé et mécanisé ou rien d’autre ne l’attend qu’une vie de salary man tokyoïte. Tetsuo fait face à la décrépitude de la condition humaine de façon déconcertante sous un regard nihiliste, expérimental et enragé. Un film furieux, bruyant, beau, sur lequel nous pensons qu’il sera intéressant de bavarder après une respiration.