Du tract à la traque…

Appel à soutenir quatre inculpé-e-s le 15 octobre 2024, arrêté-e-s à la suite d’un tractage dans une agence Pôle Emploi début 2023

Le 15 octobre 2024 à 13h30 aura lieu au tribunal de Nanterre, 18e chambre, le procès de quatre camarades arrêtés en 2023 au début du mouvement contre la réforme des retraites. Ils comparaîtront pour les chefs d’accusation de violences sur PDAP (sans ITT), de dégradations légères commises en réunion et de refus de signalétique pour 2 d’entre eux. Ce qu’il y a derrière ces chefs d’accusation qui tombent à la pelle au quotidien, et surtout lors des moments de luttes et de révoltes – ce sont des accusations qui n’ont pas arrêté de pleuvoir pendant l’année 2023, des prémices du mouvement contre la réforme des retraites aux suites de la répression des émeutes autour de la mort de Nahel Merzouk, et qui continuent leur train en 2024 – , c’est la répression pro-active d’une simple action de tractage dans l’agence Pôle Emploi de Nanterre, à la suite d’un appel de l’AG Autonome qui tentait de s’organiser dans les premiers mois de l’année 2023, en vue d’élargir la contestation contre la réforme des retraites à une critique de la mise au travail. En effet, le contexte était celui des réformes du passage de Pôle Emploi en France Travail qui commençaient à s’amorcer, avec leurs cortèges de dispositifs de contrôle (tels que celui, encore en phase de test actuellement, mais qui devrait se généraliser et s’officialiser dès janvier 2025, de mise au travail obligatoire 15H par semaine des RSAstes et de certains chômeurs).
Le 15 février 2023, au Pôle Emploi de Nanterre, c’est la gendarmerie nationale qui organisait une journée de recrutement, alors même que la préfecture de Paris, le ministre de l’intérieur et les différents corps de police semblaient être au taquet pour enrayer le mouvement social naissant. Un tract avait été écrit et diffusé contre cette journée de recrutement (à relire ci-joint, ainsi que le tract d’appel à rejoindre l’AG autonome). À la lecture des dossiers des inculpés, on peut constater que, du point de vue de la police, tous les ingrédients étaient là pour que leur montent à la tête mille et un scénarios dignes des séries policières les plus navrantes : la filature était en réalité installée dès les abords de la sortie de la gare RER Nanterre – Ville où avait publiquement donné rendez-vous l’AG autonome, et la dizaine de personnes rassemblées ce matin-là avait été suivie dans Nanterre jusqu’à l’agence. Une fois la machine à filaturer et à anticiper enclenchée, tout n’a été qu’une suite rocambolesque d’augmentation des moyens policiers, civils et en uniforme, dans une véritable fuite en avant du dispositif : alors que les militants étaient dispersés après leur action, vaquant peut-être chacun au reste de leurs journées respectives, quatre ont été retrouvés dans des situations chacune très singulières, avec le privilège d’être arrêtés seuls et par surprise, jusqu’à presque deux heures après l’action ! L’un sera mis en joue, l’autre plaqué contre une vitre d’un magasin de pompes funèbres, et l’une sera même arrêtée dans le métro à Place de Clichy par une dizaine de policiers de Paris, à plusieurs kilomètres du lieu du « crime ». Tous seront mis en garde à vue au commissariat de Nanterre pour une trentaine d’heures. Le Pôle Emploi de Nanterre et un baqueux en civil se porteront partie civile, mais on sent progressivement à la lecture du dossier que l’affaire est progressivement désinvestie et que tout retombe un peu : n’était-ce pas…qu’un tractage ?

Toujours est-il que les quatre inculpés sont ressortis avec une convocation à un procès ultérieur, qui a depuis été reporté au 15 octobre 2024. Tous ont choisi de garder le silence en garde à vue et ont pensé leur défense de manière collective.

Soyons présents au tribunal lors de leur audience :

Ce mardi 15 octobre à 13h30
à la 18e chambre du Tribunal Judiciaire de Nanterre
179 avenue Joliot-Curie à Nanterre
RER A Nanterre – Préfecture

Et continuons à bien plus que tracter, à critiquer les dispositifs de travail et les dispositifs policiers (surtout lorsqu’ils marchent main dans la main), et surtout ne nous laissons pas faire tous seuls face à la justice !

 

Liens vers les tracts distribués lors de l’action :Retour ligne automatique
https://sansnom.noblogs.org/archives/15645Retour ligne automatique
https://paris-luttes.info/IMG/pdf/a_imprimer_tract_ag_autonome_8_2-2.pdf

 

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Clean, Shaven

Mardi 15 octobre – 19h30

Lodge Kerrigan – 1993
VOST (USA) – 79’

Peter est schizophrène, dans Clean, shaven on plonge les mains en avant dans son esprit torturé et paranoïaque alors que l’on vient de lui retirer la garde de sa fille. Fortement perturbé, il s’enfuit de l’hôpital psychiatrique où il est interné pour partir à sa recherche. Ce film parfois difficile offre une plongée vibrante et poétique dans ce qu’est véritablement la schizophrénie, sans aucun cliché psy hollywoodien délétère (pas de twist avec double personnalité ici). Avec une mise en scène expérimentale véritablement frappante, il s’agit là pourtant du premier coup de maitre de Lodge Kerrigan, par lequel nous ouvrons un cycle où nous projetterons certains de ses autres films : Keane et Claire Dolan.

Programme de la bibliothèque pour octobre et novembre 2024

Cliquez sur l’image pour télécharger le programme en pdf

Pendant ce programme à la bibliothèque des Fleurs Arctiques, nous discuterons de pourquoi et comment en finir avec la gauche, et de la psychothérapie institutionnelle.

Nous projetterons lors du ciné-club : Happy together et Clean, Shaven

Les permanences auront lieu le jeudi de 16h à 18h.

Les groupes de lecture auront lieu le dimanche à 16h30, sauf les 10 et 17 novembre, où nous vous invitons à participer à l’élaboration du prochain programme.

Nous vous invitons également à une soirée de soutien/projection de nanar à la bibliothèque le samedi 16 novembre !

Happy Together

Mardi 8 octobre – 19h30

Wong Kar-wai – 1997
VOST (Hong-Kong) – 96’

Ho Po-wing et Lai Yiu-Fai sont deux amants originaires de Hong Kong. Voulant vivre l’aventure ensemble, ils partent en voyage en Argentine avec le rêve de voir les chutes d’eau d’Iguacu, mais leur relation, déjà tumultueuse, s’érode. Ils se séparent et restent bloqués à Buenos Aires, faute d’argent. Fai, hanté par cette relation, tente difficilement de gagner un peu d’argent en travaillant pour revenir rapidement à Hong Kong alors que Po-Wing a une vie plus mouvementée et s’attire les soucis en chaîne. Se recroisant fréquemment sous les lampadaires de Buenos Aires, les deux amants se retrouvent, dans un espoir de tout recommencer à zéro… Peuvent-ils encore être heureux ensemble ?
Happy Together raconte l’histoire d’un amour que personne n’arrive à terminer, qu’aucune souffrance n’achève. Un amour dont personne ne semble réussir à vivre sans. Le film explore les thématiques de la rupture, de la possessivité, des regrets et du ressentiment, du mensonge mais également de la tendresse, du désir, de la réconciliation, de l’intime connaissance de l’autre, comme lors des magnifiques scènes de tango entre les deux amants. Il parle aussi de l’exil, des migrations, du voyage, des individus trimballés ou confinés chez eux ou à l’autre bout du monde, harassés par le travail, le manque d’argent et les normes. Le film ne fait jamais une emphase particulière sur l’homosexualité de Po-Wing et de Fai mais montre, au contraire, l’universalité des joies et des problèmes que rencontrent les humains dans leurs relations amoureuses.
Dans une cinématographie sublime, Wong Kar-wai, dont nous avions déjà projeté Les Anges Déchus en avril dernier, nous invite dans un émouvant voyage au cœur de la complexité de vivre et se dire l’amour.

En finir VRAIMENT avec la gauche

Vendredi 11 octobre – 19h30

Pourquoi et comment en finir avec la gauche ?

Pourquoi ?
La question est bien plutôt de se demander pourquoi la question se pose encore aujourd’hui. On est maintenant bien loin de 68 et de ce moment où une partie des aires révolutionnaires s’est enkystée dans une représentation d’elle-même comme contre-pouvoir jusqu’à devenir une gauche qui cherche et mérite le pouvoir. On est loin aussi de la dite « vague rose » de 81 qui a emporté dans cette perspective de conquête et d’en finir avec la Droite une partie de ceux qui cherchaient dix ans plus tôt la conflictualité et la subversion, certains s’installant bien à l’aise dans cette victoire électorale, derrière Mitterrand qui pour sa part n’avait rien d’un soixante-huitard avec son passé proche de l’extrême droite, et n’a jamais prétendu à aucune conflictualité autre que celle de gagner les élections, d’autres se sont retrouvés alors dans une situation schyzophrénique avec un calcul à trop de bandes pour être autre chose qu’un alibi (on participe au pouvoir mais en fait c’est pour le subvertir de l’intérieur et en fait on est du côté de ceux qui voudront renverser le pouvoir qu’on incarne).
Depuis ces époques où, si on ignore tout des débats historiques entre révolutionnaires, on pouvait peut-être encore parler d’ambiguïté, d’illusion, puis de trahison (la fameuse trahison de 83…), la gauche a gouverné, non seulement la France mais aussi l’Europe, elle a mis en place les politiques qui se poursuivent actuellement en terme de politique migratoire (instauration des centres de rétention, chantage à l’intégration qui justifie le tri des migrants parce qu’« on ne peut pas accueillir toute la misère du monde »), et en terme de mise au travail avec le RMI sous conditions, les diverses réformes de l’Unedic, elle a modernisé et agrandi les prisons et créé les QHS, elle a « rétabli l’ordre » colonial en tirant sur les kanaks en Nouvelle Calédonie, pour ne citer que quelques exemples frappants. Elle a aussi bien sûr gouverné avec la droite et certainement favorisé la montée de l’extrême droite par calcul électoraliste. On n’a rien sans rien et on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.
Mieux encore : comme c’est quand même « la gauche », elle a cherché par tous moyens à garder un pied dans les luttes, à travers ses relais divers, sa « gauche de la gauche » toujours prête à devenir Gauche Plurielle, Nupes ou Front populaire, ses syndicats qui se retroussent les manches pour faire cesser les mouvements sociaux au moment opportun, ses relais associatifs qui maintiennent l’ordre et la bonne humeur dans les banlieues, ses grands frères…
Elle a impulsé le gigantesque thinktank de l’adaptation aux évolutions du capitalisme, avec les élèves de Foucault qui concoctent le Plan d’Aide au Retour à l’Emploi, avec ses sociologues/criminologues qui affinent la sécurité et la répression pro-active, avec ses politiques de préventions et son contrôle social à grande échelle.
Les politiques mises en place par la gauche suivent leur cours, améliorées par des gouvernements d’experts, ou de droite, peut-être bientôt d’extrême droite, sans rupture. Ça roule. Mais cette gauche s’est objectivement délitée. Le PS, garant de ses capacités à gouverner, est désormais fantômatique. Le PC n’est plus qu’un ramassis de vieux réacs qui font la promotion du pâté Enaff et des contrôles aux frontières. Ses « forces vives » récemment quasi victorieuses aux législatives sont menées par un ex socialiste qui éructe contre les tchétchènes, se présente comme un homme providentiel aux accents populistes, diffuse à tout va racisme et antisémitisme.
On aurait pu penser que cette agonie à laquelle on assiste depuis trop longtemps aurait pu laisser la place libre pour que la conflictualité se déchaîne des leviers qui l’entravent inlassablement et que cette Autonomie qui s’est construite tant bien que mal hors de la gauche et contre elle depuis les années 70 apporte suffisamment d’entrain pour que, une fois les chaînes rompue, un vent de lutte se lève enfin. Or il n’en est rien, et les aires qui se disent aujourd’hui encore « autonomes » ne se souviennent même plus que cette autonomie, c’est contre la gauche qu’elle voulait se construire. Aujourd’hui plus que jamais, alors qu’il faudrait mettre le dernier coup de pelle à une gauche exsangue, une bonne partie des aires qui se veulent subversives choisissent plutôt d’activer la réanimation du cadavre, de faire vivre les syndicats, de voter et surtout de faire voter parce que c’est quand même moins pire un gouvernement de gauche, et même de se faire le relais des vieilles rengaines populistes, racistes, intégrationnistes qui ont été le pire de ces aires politiques.

Comment ?
Ce qu’on voudrait se demander d’abord c’est comment on est arrivé à cette situation où la politique du « moins pire » est portée en étendard par les aires à prétention révolutionnaire. De là pourra peut-être enfin s’ouvrir cette question vitale : comment en finir avec la gauche, et avec elle, en finir avec les perspectives de contrôle des luttes et de leurs devenir, pour nourrir enfin des perspectives révolutionnaires vivantes. C’est aussi se demander comment lutter sous et contre une gauche qui se retrouve paradoxalement autant aux portes du pouvoir que l’extrême-droite. A ce « comment ? » là ne répondra aucune recette miracle, c’est bien pour cette raison qu’il faut ouvrir la question et en discuter largement. Cette soirée a comme perspective d’y contribuer.

Projection-discussion autour de la psychothérapie institutionnelle

Vendredi 8 novembre – 19h30

A partir de Le Sous-bois des insensés, entretiens avec Jean Oury

Parmi l’héritage révolutionnaire de 1968, et plus largement des luttes et contributions critiques des années 50 aux années 70, on peut s’intéresser, dans une perspective anti-autoritaire, à tout ce qui s’est inventé au sein des courants de la psychothérapie institutionnelle et de l’anti-psychiatrie. En effet, l’aliénation sociale et médicale concentrée dans les espaces psychiatriques et asilaires, quand elle est attaquée, peut nous indiquer des possibilités émancipatrices qui nous concernent tous, au-delà du champ de la folie et de la psychiatrie. Le rapport d’assujettissement du patient diagnostiqué par le corps médical et rendu patient passif, les rapports d’exclusion et de marginalisation vis-à-vis des normes qui circulent dans les familles, les écoles, au travail, se font échos des aliénations qui nous traversent tous et que nous cherchons à combattre. Dans la recherche de ce commun de la critique théorique et pratique, entre la psychothérapie institutionnelle, l’anti-psychiatrie et plus largement la perspective révolutionnaire, on propose de prendre en considération, depuis aujourd’hui, les outils inventés au sein de la psychothérapie institutionnelle pour enrayer les mécanismes bien vite en place de l’institutionnalisation, de la bureaucratisation, de la centralisation, des spécialisations et donc plus largement de l’aliénation qui passe par ces différents canaux. Qu’est-ce que ces outils peuvent apprendre aux pratiques et espaces militants, et plus largement à la question du comment on s’organise sans et contre (les) structures de pouvoir ? Aussi, comment est-ce que la perspective révolutionnaire peut s’articuler avec la prise en compte des fragilités psychiques et des parfois nécessaires relations soignantes ? Nous proposons d’ouvrir ce champ de réflexion à partir d’un premier support : Le sous-bois des insensés, entretiens avec Jean Oury, qui en appellera sans doute d’autres. Cette discussion jalonnera peut-être le début d’un cycle ?

Élaboration du prochain programme de la bibliothèque

Les dimanches 10 et 17 novembre à 16h30, à la place du groupe de lecture habituel, nous reprenons la proposition d’inviter tous ceux qui le souhaitent à participer à l’élaboration collective du prochain programme des Fleurs Arctiques, comme cela a déjà pu se faire par deux fois l’an passé. Idées de film à projeter, voire de cycles de ciné-clubs, propositions de sujets de discussions, de démontages judiciaires, de thématiques de groupes de lecture, envies d’y réfléchir à plusieurs… Echangeons nos différentes aspirations quant à ce qui peut se passer au sein d’une bibliothèque pour la révolution.

Soirée de soutien à la bibliothèque

Samedi 16 novembre – 19h30

Cette soirée sera l’occasion de nous rencontrer, de discuter des luttes en cours, du projet de la bibliothèque, d’amener des tracts et brochures pour la distro de la bibliothèque, de parler de révolution, et de profiter d’une expérience cinématographique unique avec la projection du nanar de propagande chrétienne God’s not dead.
Une caisse sera disponible pour apporter un soutien aux divers charges de la bibliothèque (loyer, vitres cassées, impressions …).

La rentrée à la bibliothèque des Fleurs Arctiques

En attendant la sortie du nouveau programme, la bibliothèque des Fleurs Arctiques sera ouverte tous les jeudis de 16h à 18h à l’occasion de la permanence hebdomadaire et le groupe de lecture se tiendra chaque dimanche à 16h30.

À bientôt à la bibliothèque des Fleurs Arctiques !

Cet été aux Fleurs Arctiques

 

Cet été la bibliothèque des Fleurs Arctiques reste ouverte à raison d’une fois par semaine. Vous pourrez passer le dimanche à notre permanence à 18h et à 20h pour une projection libre (à laquelle il sera possible de ramener des propositions de film à regarder ensemble)