Cet été aux Fleurs Arctiques

 

Cet été la bibliothèque des Fleurs Arctiques reste ouverte à raison d’une fois par semaine. Vous pourrez passer le dimanche à notre permanence à 18h et à 20h pour une projection libre (à laquelle il sera possible de ramener des propositions de film à regarder ensemble)

Soirée de soutien à la bibliothèque

Samedi 6 juillet 19h30

Cette soirée sera l’occasion de nous rencontrer, de discuter des luttes en cours, du projet de la bibliothèque, de la dernière brochure publiée «Contre la réaction», d’amener des tracts et brochures pour la distro de la bibliothèque et de parler de révolution ! Une caisse sera disponible pour apporter un soutien aux diverses charges de la bibliothèque (loyer, vitres cassées, impressions …). Nous invitons aussi tous nos harceleurs et calomniateurs à venir à ce «meet-up harceleurs» afin de pouvoir discuter d’éventuels désaccords et conflits de fonds qui traineraient bien cachés derrière les calomnies mondaines habituellement développées.

NI POPULAIRE NI NATIONAL NI REPUBLICAIN ! REVOLUTION !

NI POPULAIRE NI NATIONAL NI REPUBLICAIN !

« Tous les gouvernements se valent et les anarchistes n’en veulent aucun… », Victor Serge, Mémoires d’un révolutionnaire.

Les résultats des élections européennes sont tombés. Avec surprise (ou pas), le RN est le grand vainqueur et décroche plus de 30% des sièges, loin devant Renaissance. Suite à ces résultats, Macron a annoncé dissoudre l’assemblée nationale. Des élections législatives sont donc prévues dans quelques semaines. Depuis, toutes les figures de la gauche parlementaire et extra-parlementaire sont aux abois et appellent au fameux barrage contre l’extrême droite (le même qui a mené Chirac ou Macron au pouvoir, ces figures de la subversion). Un barrage nommé « Nouveau Front populaire », en référence à celui de 1936, qui avait entre autres négocié la paix sociale à coups de réformes pour mettre fin aux grèves massives de 36 dans les usines et abandonné les antifascistes espagnols se battant contre Franco, dans un moment où l’hypothèse révolutionnaire était plus que tangible.

S’il est en effet glaçant d’observer les résultats obtenus par le RN, il est aussi insupportable de voir la gauche agiter sa propagande électoraliste à coups de menaces (le fascisme est aux portes de la France !) et de leçons de morale aux abstentionnistes, (qui ont certainement l’analyse du vote la plus juste) : « si vous ne votez pas, alors VOUS donnez le pouvoir à l’extrême droite ». Tout est ainsi possible, toutes les compositions les plus abjectes sont imaginables : « la LFI a tenu des propos ambigus vis-à-vis du génocide Ouïghour, est pro-Assad et antisémite ? On le sait bien ! Mais voilà, on n’est pas là pour faire dans la dentelle ! ». La politique c’est important, et l’éthique ce serait pour les petits-bourgeois privilégiés qui ont le luxe de ne pas aller voter. Refuser de participer aux élections, refuser de se penser « représenté » par qui que ce soit, seraient des postures de « radicools ». Et on chie ici allègrement sur toute l’histoire des mouvements révolutionnaires et de la critique de la démocratie, afin de garantir à des politicards de pouvoir garnir les rangs de l’assemblée, ramasser leurs salaires et se foutre de notre gueule pendant encore bien longtemps.

La panique, sans doute justifiée, vis-à-vis de l’extrême droite laisse libre cours, chez ceux qui se sentent pousser des ailes citoyennistes en période électorale, à la déferlante paresseuse de compromis majeurs : la fin justifie les moyens TOUT plutôt que l’extrême droite ? La rhétorique du moins pire, ce racket intellectuel permanent nous rend aveugle et nous enlève toute faculté de penser et d’agir par nos propres moyens.

ON SE FOUT DE NOUS ! On nous appelle maintenant à voter et constituer un front avec tous les partis de gauche qui, et ce depuis toujours, appellent aux réformes pour une« bonne » police, un travail « inclusif », ou un capitalisme « plus écolo » ou « plus social ». Des partis qui prônent eux-aussi un contrôle de l’immigration aux frontières mais cette fois-ci auréolé des vertus du « protectionnisme » contre le libéralisme économique. Des partis eux-aussi nationalistes et souverainistes, deux concepts largement usités parle fascisme dans leurs versions les plus extrêmes, mais qui portent toujours intrinsèquement en-eux la possibilité d’une passerelle vers la réaction.

PAS D’AN = PAS DE RN ! A BAS L’ETAT !

À tous ceux qui, sincèrement inquiets et révoltés de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir ne voient malheureusement d’autres choix que d’aller se soumettre, parfois la mort dans l’âme, face au premier parti de gauche venu et à son discours culpabilisant tout en sachant que cela ne changera pas grand-chose à ce monde d’exploitation : l’urne n’est qu’un chantage parmi d’autres du système démocratique. Nous prendrons notre liberté par d’autres pratiques,celles qui portent une conflictualité avec tout pouvoir. Ces pratiques sont loin d’être des postures, n’en déplaise aux influenceurs de gauche qui voudraient nous faire avaler qu’un « front de gauche antifasciste » est l’horizon indépassable de toute perspective d’émancipation. Nous ne sommes pas dupes : ce chantage, nous le connaissons bien, car c’est ainsi que l’État démocratique fonctionne et assure sa propre reproduction.

Car le vote pourrait bien être précisément ce qui donne le pouvoir au RN, et ce qui, dans tous les cas, ne sera que ce qui assoit, encore et toujours, la conservation de l’existant. Le vote n’a jamais été autre chose : il ne sera jamais un acte de rébellion mais bien toujours un acte de soumission à ce monde et à ceux qui nous volent notre vie. Si la démocratie porte au pouvoir le RN dans 1 mois ou dans 3 ans, ceux qui appellent au barrage dans les urnes aujourd’hui resteront-ils dans leurs chaumières car le “peuple souverain” aura fait son choix ? Si la gauche arrive au pouvoir, resteront-ils les bras croisés en regardant celle-ci gérer elle-même les commissariats, les prisons, les antennes France Travail et les CRAs (comme elle l’a déjà fait à chaque fois qu’elle a été portée au pouvoir) ?

Nous voyons aussi venir celles et ceux qui appelleront à un “barrage antifasciste” non seulement dans les urnes, mais dans la rue. Pour ces deux barrages, la question reste la même, il s’agit de savoir ce que nous voulons. Car un antifascisme mou, des urnes ou de la rue, qui se borne à se battre contre le RN au profit de la gauche ne mènera jamais à la destruction du capitalisme ou de l’État et à notre liberté, mais seulement à faire les petites mains pour ceux qui seront nos prochains maîtres et nos prochains patrons. Ce que nous voulons, c’est la mort de la démocratie, des partis, du travail, des nations, de l’État et du capitalisme : c’est la Révolution !

Pour les législatives, nous serons nombreux à ne pas aller voter, à n’en avoir rien à foutre des leçons de morale, rien à foutre des tentatives de séduction de la gauche, rien à foutre de s’ils réussiront, ou pas, à faire carrière sur le dos de notre misère. Désertons les bureaux de vote, allons dans la rue porter la conflictualité et la subversion contre ce monde et ses magouilles politicardes que plus personne ne supporte !

Petit à petit, fleurissent des appels à se rassembler, à bloquer, à manifester. Débordons ces rassemblements uniquement appelés sur des mots d’ordre purement frontistes et conservateurs, élargissons notre révolte au système démocratique qui a toujours su faire la part belle au populisme et au fascisme, organisons-nous pour faire exister des possibilités émancipatrices, révolutionnaires, qui viendront chambouler nos quotidiens.

GREVESBLOCAGESMANIFS SAUVAGESEMEUTES, RÉVOLUTION !!

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Des allergiques à tous les fronts

Programme de la bibliothèque pour juin et juillet 2024

 

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Pendant ce programme à la bibliothèque des Fleurs Arctiques, nous discuterons du huitième numéro du journal d’agitation Mauvais Sang et de déstabilisation politique.

Nous projetterons lors du ciné-club : A tombeau ouvert, Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines) et Marie Reilly.

Les permanences auront lieues le jeudi de 16h à 18h et les groupes de lecture le dimanche à 16h30.

Nous vous invitons également à une soirée de soutien à la bibliothèque le samedi 6 juillet !

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A propos de la déstabilisation politique, des fermes à troll au complotisme, en passant par le cointelpro…

Mercredi 26 juillet 19h30

La déstabilisation de l’ennemi, voire de l’allié qu’on veut affaiblir au cas où il devienne un ennemi un jour, fait partie des tactiques des États et groupes dominants, en temps de guerre comme en temps de paix, et ce quel que soit le cadre de la rivalité. Que les enjeux de pouvoirs soient diplomatiques, politiques, économiques ou culturels, on cherche à accroître sa force par la ruse, et à creuser l’écart en diminuant celle de l’adversaire. Du Protocole des sages de Sion aux opérations « paranormales » contre le Vietcong des années 60, une des caractéristiques de la déstabilisation c’est de n’avoir aucune limite dans les moyens mis en œuvre pour arriver à ses fins. La Russie actuelle investit particulièrement dans cette logique délétère à travers ses « fermes à troll » qui lancent et poursuivent des tonnes de rumeurs dont certaines parviendront à s’insérer dans le complotisme ambiant et à fructifier (les punaises de lit à Paris par exemple) ou profite, sans aucun état d’âme évidemment (mais qui croit encore qu’un État puisse avoir des états d’âmes?), des déchirements actuels autour du conflit israélo-palestinien avec les tags, les mains rouges, etc., cette logique est à l’œuvre de manière plus ou moins centrale dans toutes les gestions étatiques des conflictualités externe mais aussi interne, et la stabilité du pouvoir se construit par la déstabilisation de ce qui pourrait la mettre en péril.
Nous avons plusieurs bonnes raison de nous intéresser à cette question autrement qu’en cherchant à ne pas tomber dans ces pièges puisque pour partie chacun se retrouve la cible de ces multiples mensonges organisés. Ce n’est pas cet aspect là qui nous intéresse, et, si nous ne croyons pas aveuglément à ce que dit la presse, nous ne considérons pas pour autant qu’il faille, de manière faiblement paranoïaque, organiser sa vie pour s’en défier et devenir par là-même de la chair à complotistes… et à opération de déstabilisation.
Une première raison peut être le fait que ce jeu pervers entre États use parfois des moyens qui sont les nôtres, par exemple les tags dans le cas récent de la Russie, d’autres moyens avec plus de conséquences parfois aussi. Néanmoins il est évident que cet usage manque toujours singulièrement de finesse, et qu’un peu de bon sens suffit quand même à démêler les émanations réelles des aires subversives des grossières manipulations.
Si nous proposons d’en discuter c’est plutôt parce que ces techniques de déstabilisation ont été utilisées aussi, et de manière particulièrement ravageuse et efficace, en interne, pour réduire l’offensivité de mouvements ou groupes dont les activités étaient considérées comme potentiellement dangereuses pour la stabilité des États. On peut retrouver cette logique par exemple dans le fait de favoriser l’arrivée de drogues très destructrices (le crack, l’héroïne) dans des milieux ou même dans des zones d’où la subversion pourrait s’intensifier comme sans doute dans les banlieues en France dans les années 80, mais l’exemple du Cointelpro est à ce titre le plus instructif.
On voudrait discuter de ce qui rend fragile à ce type d’interventions, et en particulier des faiblesses qu’elles exploitent. Il n’y a parfois pas grand-chose à y faire pour s’en prémunir, à part essayer de garder la tête un peu froide ce qui n’est pas toujours facile, surtout si la perspective n’est pas pour autant de laisser nos affects et nos sentiments en dehors d’un militantisme qui fantasme alors une efficacité très déshumanisée et très intrusive dans la vie de chacun.
Mais la faiblesse principale qui rend ces tentatives possibles, c’est quand même la désagrégation des perspectives qui devraient nous réunir malgré les différences et les dissensions, et ce particulièrement quand les milieux subversifs se sclérosent et que les guerres de chapelles prennent le dessus sur la vitalité du mouvement révolutionnaire et que les rumeurs remplacent les conflits vivants. C’est lorsque le ressentiment s’accroît, lorsque les uns et les autres sont plus préoccupés de composer avec leurs « frères ennemis » (c’est à dire de les ingérer ou de les détruire) que par celle d’intervenir dans la réalité, quand la question du pouvoir (toujours en vérité dérisoire) se pose en lieu et place de l’émancipation, que la fragilité à ces opérations de déstabilisation est la plus grande. L’époque est évidemment propice, et si on rajoute un goût immodéré pour la circulation de rumeurs, l’accusation, le ressentiment, les excitations collectives sur du rien, il s’agit pour ceux qui les mènent, de s’installer dans une radicalité uniquement liée à l’incrimination des autres, on se retrouve presque dans une situation où il n’y a pas besoin d’intervention extérieure pour que la déstabilisation s’opère. A ce niveau, c’est presque de l’auto destruction. Quels que soient les intérêts qui amènent certain à se faire Cointelpro autogéré en diffusant sciemment des rumeurs qu’ils savent fausses pour affaiblir leurs adversaires politiques et éviter d’avoir à défendre ouvertement leurs propositions politiques parfois même inexistantes ou indéfendables (qui à part les appellistes, et leurs suiveurs décérébrés, est prêt à défendre que la perspective c’est prendre le pouvoir ?), le problème est plutôt dans la facilité avec laquelle ces rumeurs se diffusent, s’intègrent, et se justifient en tant que telles. Un milieu où tant de petits harceleurs et harceleuses prospèrent est un milieu qui n’a même plus besoin que l’État s’en mêle pour pourrir sur pied.
Comment sortir de cette situation délétère, dans laquelle il n’y a même plus besoin qu’un État fomente des plans tordus pour que la désagrégation opère, pour que la compréhension des mécanismes de pouvoir (ce qui est quand même le premier pas pour s’en prémunir) s’annule face à l’excitation de discréditer, de manipuler, d’humilier, de harceler ? On espère que l’identification de ces mécanismes, de leurs points communs avec le pire de ce que les États et tous les pouvoirs pratiques, la discussion autour des ressorts mis en œuvre peut contribuer à en sortir.

A tombeau ouvert

Mardi 11 juin 19h30

Martin Scorcese, 1999, 121′

48H de la vie d’un ambulancier halluciné parmi les néons, les marges, les bas-fonds, les sirènes et les urgences saturées de la gigantesque New York. Aux confins de la nuit, dans la cadence infernale d’une gestion des vulnérabilités humaines à flux tendu, des vies se débattent, s’entre-choquent, s’attaquent, s’aident, se détestent, s’aiment, se révoltent, et Franck Pierce, magistralement incarné par Nicolas Cage, traverse la ville en même temps que ses angoisses hantées par des morts qu’il n’a pu éviter. Jusqu’où dérive-t-il, tient-il, jusqu’où se perdent toutes ces singularités souffrantes, sans cesse brutalisées par la réalité de la misère et de la maltraitance institutionnelle, mais en même temps ô combien féroces de tenir, jusqu’où New York n’implosera-t-elle pas enfin ? Dans ce chef d’œuvre de Scorcese, un kaiju qu’on appellerait bien de nos vœux pour retourner enfin le rapport de force et détruire ce qui nous attache à ce monde de misère, de travail et d’urgence qui se répète, est à la fois jamais bien loin, et en même temps sans cesse absent… Rien ne se résout, tout bouillonne, pétrit de contradictions et de tensions… Les heures et les ambulances passent, entre pulsions de vie et pulsions de mort, entre réalité et délire, entre révolte et abnégation, et les lumières de la nuit électrique n’en finissent pas de nous ravir…

Discussion autour du numéro 8 de Mauvais Sang

Vendredi 14 juin 19h30

A l’occasion de la parution du numéro 8 du journal d’agitation révolutionnaire Mauvais Sang, un moment de présentation de ce dernier numéro aura lieu à la bibliothèque des Fleurs Arctiques. Nous pourrons discuter du fond des articles (à propos du conflit israélo-palestinien et de son importation dans les milieux politiques actuels ; à propos du travaillisme, de la gestion des indésirables en prévision de l’organisation des Jeux Olympiques à Paris à l’été 2024, et à propos d’une récente infiltration faf dans les aires dites subversives), mais aussi du projet plus large du journal d’agitation. N’hésitez pas à venir, que ce soit pour entrer en conflit, pour poser des questions ou autres contributions !

Marie Reilly

Mercredi 3 juillet 19h30      Mardi 2 juillet 19h30 

Stephen Frears, 1996, 108’

Le récit nous place du point de vue de la servante du très célèbre docteur Jekyll, Mary Reilly, qui vient d’être embauché au service du médecin dont la face sombre, Mr. Hyde commence à faire parler de lui dans les rues londoniennes. Ce film fantastique, dans le sens où le merveilleux fait irruption dans le réel sans que l’on sache vraiment s’il s’agit de merveilleux ou d’une vision hallucinée des personnages nous servira de support à diverses réflexions sur la figure du double, de la folie, du mensonge et de la perversion. Cette projection sera d’autant plus intéressante mise en perspective avec un autre film du programme, A dangerous method de Cronenberg. L’ambiance victorienne et le Londres embrumé accompagnant à merveille l’histoire délirante et revisitée de l’œuvre originelle de Robert L. Stevenson, le tout dans une bande originale des plus minimale et intrigante.

Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines)

Mercredi 19 juin 19h30

Ce film très émouvant traite la question du soin dans le cadre d’une rencontre étonnante qui construit à tâtons le cadre de sa thérapeutique. Il retrace la naissance expérimentale de l’ethnopsychanalyse en adaptant très fidèlement Psychothérapie d’un indien des plaines : réalités et rêve, ouvrage dans lequel  l’anthropologue Georges Devereux raconte sa relation avec celui qui deviendra son premier patient en même temps qu’il deviendra lui-même le premier ethnopsychanalyste, Jimmy Picard, un amérindien en souffrance post traumatique suite à sa participation à la guerre du Vietnam. Aucun psychiatre n’arrive à traiter ses manifestations d’angoisse extrême et c’est un diagnostic de psychose (ce qui signifie à l’époque la fin de toute perspective de soin) qui va être posé, lorsque Devereux s’aventure à entamer une cure, hors de tout cadre pré-établi, au cours de laquelle le soignant et son patient découvrent ensemble les paysages thérapeutiques qu’ils parcourent, s’apprivoisent en quelque sorte pour aller vers la possibilité de l’émancipation du trauma, et de la réparation de ce que la colonisation et la guerre, mais aussi son histoire individuelle dans la tribu des Pieds Noirs avaient détruit. On parlera donc de soin, de comment la singularité de chacun chemine à travers des déterminations culturelle, familiales, communautaires et sociales éventuellement contradictoires, de la souffrance terrible qu’elles peuvent engendrer, et surtout, quoi qu’il en soit, d’émancipation.

Campisme ad nauseam

Dans la nuit de samedi à dimanche les vitres de la bibliothèque des Fleurs Arctiques ont été brisées et la façade taguée « Sales faf Free Pales » et « NVM » (probablement « niquez vos mères »).

La position historique des antinationalistes et des anti-autoritaires a toujours subi ce genre d’attaques, et ce depuis la guerre froide et ses campismes qui cherchent à interdire toute prise de position anti-nationale, ou par défaut, à les discréditer comme appartenant nécessairement à l’autre camp. Car pour les défenseurs des nations, de l’Etat et de la guerre, il n’y a que deux camps. C’est cela le campisme, défendre la guerre. En Algérie, dans les années 50, trouver d’autres moyens de lutter contre la colonisation que de rejoindre le FLN (futur gestionnaire de l’Etat algérien, ses prisons, sa police), c’était déjà tenir cette position. Et c’était déjà courir le risque de se faire accuser par des campistes d’être dans le camp de l’OAS. Aujourd’hui, ne pas se soumettre face au Hamas qui réprime au quotidien les palestiniens (comme tous les pouvoirs sur tous les territoires), serait se ranger du coté de Netanyahu (qui réprime au quotidien les israéliens en même temps qu’il lâche ses bombes sur les palestiniens). Cette rhétorique binaire, délétère, stalinienne, n’a rien d’émancipateur et rend tout le monde aveugle. C’est aussi cela que fait la guerre, rendre aveugle.
Solidarité avec celles et ceux qui, en Palestine comme en Israël et partout ailleurs, luttent contre le pouvoir et servent de chair à canon aux bourgeoisies locales et à leurs nationalismes. N’en déplaise à ceux qui nous attaquent, c’est avec eux que nous sommes.
Pour en discuter, partager des informations utiles, etc., nous vous proposons un apéro de soutien aux Fleurs Arctiques, mardi 21 mai à 18h pour en discuter.