Nique la France, discussion autour du nationalisme

Vendredi 21 mars – 19h30

Aujourd’hui, on assiste à une tendance qui monte dans le discours et les actions des politiques et des bourgeois des divers camps politiciens qui nous gouvernent. Partout, la petite musique du nationalisme se répand jusqu’à devenir symphonie, les conservateurs sont à la grosse caisse mais la gauche n’est pas dans l’orchestre que pour sonner le triangle !
Le capitalisme ne fait plus (et depuis bien longtemps!) rêver dans les chaumières. Se tuer au travail, s’entasser dans des métros ou des studios, subir le harcèlement de France Travail, il n’y a rien à en tirer et tout le monde le sait !
Alors, l’Etat et le Capital sortent d’autres cartes, vieilles comme le monde… C’est la dette française qu’il faudrait sauver, ou bien la souveraineté industrielle, pérenniser NOTRE modèle énergétique, NOTRE esprit d’entreprise, NOTRE démographie, NOTRE secteur industriel, enfin bref, la France a besoin de vous ! Demain, peut-être sur le champ de bataille comme hier, mais aujourd’hui déjà, à l’usine ou au bureau !
Hier, l’Etat a tenté de mettre au pas la jeunesse et de l’embrigader dans des services militaires 2.0, le SNU, et a dû abandonner face aux contestations. Aujourd’hui, face à Poutine ou Trump, il invoque l’effort patriote et nous invite à s’engager pour la nation d’une manière ou d’une autre, en créant des “épargnes patriotes” ou en investissant dans l’industrie militaire française. Ca produira des missiles, ça créera de l’emploi et de la richesse et tout ceci est FRANÇAIS : ça tombe mal, ça résume tout ce qu’on déteste !
Ce que le pouvoir cherche dans la nation, c’est une épaisseur morale qui maintienne l’ordre, une fiction qui garantisse la paix sociale dans la société et justifie la guerre contre d’autres nations, la colonisation du monde, l’imposition de ses normes, la mise au travail pour une cause.
Le nationalisme et son corollaire, le patriotisme, ont toujours été un moyen pour créer des catégories fictives, concurrentes entre elles que ce soit sur le champ de bataille, quand il est alors matérialisé par la plus dégoûtante et tragique de ses formes, mais aussi sur d’autres terrains : la concurrence économique, le sport, la culture…
Des catégories fictives, sur seule base d’un bout de papier, ou d’une “identité culturelle” uniforme fantasmée, qui ont toujours détourné l’attention des réelles oppositions qui traversent ce monde : celle des pauvres et des riches, celle des décideurs bourgeois et des administrés, celle des laquais et des révoltés.
Le nationalisme est bien sûr évoqué par les fafs ou les conservateurs mais la gauche n’est pas en reste dans toute cette entreprise. Elle invoque cette figure pour un autre argument que l’on entend de plus en plus ces temps-ci : la nation serait un affect qui parle aux masses, susceptible d’être le noyau d’un mouvement social fédérateur car les gens s’y retrouveraient, ça les rassurerait. Voilà même que des réacs de gauche qui tentent depuis longtemps de capitaliser sur l’identité comme Bouteldja, s’attaquent maintenant à ressusciter le patriotisme français, qui aurait été dissous par la mondialisation et qu’il s’agirait de ressusciter et faire de celui-ci la nouvelle voie vers la révolution (une révolution qui serait faite avec LFI donc…), par le concept fumeux de “communisme patriote” (quelqu’un lui a dit qu’on avait déjà le PRCF pour ça et que ça a toujours été de la merde stalinienne?) ou du Frexit décolonial.
Mais fédérateur de qui ? Des français… Argh ! Et pour quoi faire ? De la France… Beurk !
Est invoquée alors l’histoire des luttes, des gilets jaunes à la Commune en passant par la Révolution Française, pour expliquer combien la France, pourrait être, ou est déjà, ou a toujours été, le véritable outil qui nous émancipera du Capital, ou en tout cas, qu’elle est un passage (éternel?) obligé pour mener à un soulèvement.
Mais ces mouvements évoqués ne peuvent évidemment pas être résumés par leurs composantes patriotes ou nationalistes, en conflit avec d’autres composantes. C’est du rackett politique que de faire croire que ce qui a mis en mouvement ceux qui se sont révoltés est un affect patriote.
La nation peut-elle être révolutionnaire ? Certainement oui, si l’on comprend la révolution comme ce qu’elle a déjà été dans d’autres époques comme en URSS, mais une révolution nationale et nationaliste, nécessairement autoritaire par conséquent, ne nous émanciperait pas de l’État, de ses frontières, de sa police, de sa justice, de ses papiers et des exclus qu’elle crée tous les jours à la pelle.
Venez donc le 21 mars à 19h30 pour réfléchir à la montée contemporaine du nationalisme, discuter des impasses où elle conduit les mouvements sociaux, et surtout pour réfléchir à des façons actuelles et urgentes de s’opposer à ces discours et ces pratiques, pour cracher sur la France et toutes les nations !

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