Les duellistes

Lundi 2 octobre 19h30

Ridley Scott – 1977
VOSTF (USA) – 100’

L’intrigue se déroule durant les guerres napoléoniennes, le lieutenant Gabriel Féraud défie en duel le lieutenant Armand d’Hubert après que celui-ci ait tenté de le faire arrêter pour avoir blessé le neveu du maire de Strasbourg lors d’un…duel. Mais l’histoire ne s’arrête pas ici, une rivalité entre les deux escrimeurs va naître, poussée par la frénésie guerrière et vengeresse de Gabriel Féraud les deux personnages vont systématiquement se défier à chaque fois qu’ils se croisent jusqu’à ne plus savoir pourquoi ces derniers se battent.

Le film interroge la question de la vengeance, sujet devenant presque méta au fil des passes d’armes puisque la vengeance dans ce film devient motrice d’elle même.

Cette projection vient poursuivre le cycle sur la vengeance initié par l’Homme des hautes plaines, et Crossing Guard.

Projection et discussion autour de L’image manquante de Rithy Panh et C’était un samedi, chronique de la déportation des Juifs de Ioannina

Vendredi 13 octobre 19h30

On se propose de reprendre le fil de la réflexion qui se poursuit à la bibliothèque autour de la question de la lutte contre l’antisémitisme et le négationnisme, et donc aussi de la manière dont se constitue et se diffuse la mémoire des entreprises d’extermination qui ont eu été menées au XXème siècle. Pour cette soirée de projection/discussion, on accueillera Irène Bonnaud, qui a mis en scène la pièce C’était un samedi qui se joue en ce moment au Théâtre du Soleil. Cette pièce retrace l’histoire peu connue de la communauté juive romaniote de Ioannina, petite ville du nord de la Grèce, dont la quasi-totalité des membres a été déportée à Auschwitz-Birkenau le 25 mars 1944, puis les actes de révoltes auxquels les membres de cette communauté ont participé parmi lesquels la destruction d’un des crématoires du camp. Ce spectacle est l’aboutissement d’un travail d’enquête et de recueil de témoignage mené par Irène Bonnaud et Fotini Banou, actrice et chanteuse de la pièce. Pour restituer cette histoire, le choix a été fait d’une forme de récit, dont les personnages sont incarnés par des statues de terre cuite. Pour accompagner cette discussion, on a choisi de projeter à nouveau L’image manquante de Rithy Panh, film dans lequel, à travers un dispositif semblable, c’est le statut même de la représentation de la perspective génocidaire (en l’occurrence du génocide perpétré par les Khmers Rouges au Cambodge entre 1975 et 1979), de la vie qui la précède, de ce qu’elle veut faire disparaître, et de cette élimination elle-même, qui est interrogé. Nous espérons que les discussions qui pourront prendre place avant et après la projection, ainsi que la mise en perspective de ces deux formes de représentation d’un certain rapport à la mémoire de la vie et de sa disparition nous permettront d’avancer sur la question de la lutte contre le négationnisme et contre l’antisémitisme, mais aussi sur celle de la conservation d’une mémoire en dehors des sentiers battus institutionnels et commémoratifs, une mémoire de ces épisodes terribles mais aussi des actes de révoltes qu’ils ont pu susciter, une mémoire nécessaire à toute perspective révolutionnaire.

Le texte de la pièce, C’était un samedi, chronique de la déportation des Juifs de Ioannina, édité en français et en grec par les éditions Koukkida sera disponible sur place, ainsi que la brochure L’image, la mémoire et l’oubli, écrite pour la projection de L’image manquante de Rithy Panh organisée par la Discordia le 24 janvier 2017. Elle est téléchargeable ici (Limage-la-mémoire-et-loubli.pdf (noblogs.org) )

Informations concernant le spectacle : https://www.theatre-du-soleil.fr/fr/agenda-2023/c-etait-un-samedi-2023-2449

Dernières nouvelles du cosmos

Lundi 16 octobre 19h30

Julie Bertuccelli – 2006
France – 84’

Voilà un documentaire délicat, intrigué et questionnant, qui filme la poètesse autiste Babouillec dans sa rencontre avec un metteur en scène de théâtre, lorsque ce dernier met en scène un de ses poèmes publié dont on pourra lire des extraits : Algorithme éponyme. Ce que nous apprenons des façons étranges qu’a Babouillec d’écrire (en déplaçant des lettres), mais plus généralement de s’exprimer, de communiquer, nous invite à penser la relation à l’autre et le langage comme des aventures qui ne coulent pas de source, qui impliquent écoutes, efforts et détours et qui ne se déroulent pas sans oppositions à la norme et aux fameux « développements » prévus de l’enfant en société. Dans la suite de la discussion à partir du film Le moindre geste de Deligny, laissons nous réfléchir aux relations avec l’autisme, avec le mutisme et l’étrangeté dans une société toujours plus normative.

Discussion autour du mouvement social et des émeutes de 2023

Vendredi 10 novembre 19h30

Vendredi 27 octobre 19h30

De janvier à juin, un mouvement contre la réforme des retraites a mobilisé très largement en France et dans divers secteurs : grèves des raffineries et des éboueurs qui ont été longuement reconduites, blocage de périphériques, de ports, péages gratuits, blocages de lycées, occupations de fac, manifestations syndicales ou plus sauvages… Le mouvement a eu de l’ampleur dans toute la France, même les plus petites villes. C’était inédit depuis le mouvement des gilets jaunes de 2019.

Puis, suite au meurtre de Nahel, des émeutes ont embrasé toute la France pendant plusieurs jours, s’attaquant, avec une conflictualité inédite, aux commissariats, prisons, mairies, préfectures, magasins, etc…

Aujourd’hui, le mouvement contre la réforme des retraites est mort, mais il est important de comprendre ce qu’il s’est passé et ce qui est encore vivant malgré la fin des grosses manifestations et la répression qui continue. Faire vivre un mouvement va avec le fait de partager une expérience, des analyses et des perspectives collectivement et publiquement.

C’est ainsi que nous avons décidé de faire la présentation d’une compilation de textes écrits pendant le mouvement social, assorti d’un dossier spécial sur Sainte-Soline : tracts, appels à action, communiqués, affiches… Si cette compilation est très loin d’être exhaustive, elle saura, nous l’espérons, rendre compte des différentes phases de ce mouvement, de ce qui l’a caractérisé, des pratiques nouvelles et anciennes qui ont émergé pendant le mouvement, de leur limites, des différentes interventions et des différents conflits (notamment contre les syndicats et les prises de direction des mouvements) qui ont eu lieu pendant ces mois en France. Le but n’est pas seulement de faire un bilan ou un exposé exhaustif sur cet épisode de luttes, mais bien de tirer des idées et des perspectives futures ensemble.

Pourquoi le mouvement contre les retraites est-il mort ? Pourquoi les émeutes de juillet se sont-elles arrêtées ? Comment retrouver de la puissance collective ? Comment faire pour ne plus retomber dans les mêmes impasses ?

Vous pouvez retrouver la compilation de textes en cliquant ici.

Les Petites Marguerites

Lundi 6 novembre 19h30

Lundi 30 octobre 19h30

Věra Chytilová – 1966
VOSTF (Tchécoslovaquie) – 74’

Il n’y a plus rien à voir, plus rien à faire. Tout est en train de pourrir, de dépérir. Deux femmes errent dans une ville tchécoslovaque des années 60, à la recherche d’action, de quelque chose à faire pour sortir de la torpeur et de l’ennui. Elles décident de tout envoyer chier, de ne plus rien attendre pour faire exploser la norme et renverser la table, en riant, en se moquant de la bourgeoisie et du patriarcat. Les deux personnages semblent à mi-chemin entre les frères Blanko et Noiro, du manga Amer Béton de Taiyō Matsumoto, errants comme des délinquants naïfs dans une ville hostile mais qu’ils font leurs, et entre les sœurs Papin, de Les Bonnes de Jean Genet, motivées par une force invisible, une révolte satyrique et destructrice contre la bourgeoisie

Marie et Marie, c’est leurs noms, ne sont pas les seules à expérimenter la folie créatrice, la réalisatrice explore aussi dans le film des formes rarement vues au cinéma. Le montage, la couleur, le cadrage, tout, semble venir de l’imaginaire déchaîné des Marie. Elles interagissent avec le film et semblent chercher à s’en affranchir pour faire irruption dans la salle, ce qui arriva, peut-être en partie, deux ans plus tard en printemps 1968. Dans la suite des discussions que nous avons depuis longtemps à la bibliothèque autour de la notion de subversion (voir le texte que nous avions écrit d’appel à la discussion ici en novembre 2022), nous vous proposons de discuter ensemble de ce film après sa projection le lundi 30 octobre à 19h30. L’occasion de se demander : qu’est-ce que la subversion en dehors d’une révolte collective ? Quel lien peut entretenir la représentation de la subversion au cinéma avec un mouvement révolutionnaire ?

Agenda Octobre 2023

Lundi 02/10, 19h30, Ciné-club : Les duellistes

Jeudi 05/10, de 16h à 18h : Permanence

Dimanche 08/10, 16h : Groupe de lecture

Jeudi 12/10, de 16h à 18h : Permanence

Vendredi 13/10, 19h30, Discussion : Projection et discussion autour de «L’image manquante» de Rithy Panh et «C’était un samedi, chronique de la déportation des Juifs de Ioannina»

Dimanche 15/10, 16h : Groupe de lecture

Lundi 16/10, 19h30, Ciné-club : Dernière nouvelles du cosmos

Jeudi 19/10, de 16h à 18h : Permanence

Dimanche 22/10, 16h : Groupe de lecture

Jeudi 26/10, de 16h à 18h : Permanence

Vendredi 27/10, 19h30, Discussion : Discussion autour du mouvement social et des émeutes de 2023

Dimanche 29/10, 16h : Groupe de lecture

Lundi 30/10, 19h30, Ciné-club : Les petites marguerites

Jeudi 02/11, de 16h à 18h : Permanence

Dimanche 05/11, 16h : Groupe de lecture

Lundi 06/11, 19h30, Ciné-club : Les petites marguerites

Jeudi 09/11, de 16h à 18h : Permanence

Vendredi 10/11, 19h30, Discussion : Discussion autour du mouvement social et des émeutes de 2023

Permanence / ciné-club de l’été

A partir de ce mercredi 19 et tous les mercredi de l’été, la bibliothèque propose une permanence à 18h suivie d’une projection libre à 19h30, n’hésitez pas a venir avec des films (sur un support USB) que vous souhaitez présenter/discuter. Venez nombreux !

35 heures de trop, compilation de propositions diverses pendant le mouvement contre la réforme des retraites et ses suites

Cliquer sur l’image pour le pdf en format lecture, ou ici (pour la couv) et ici (pour l’intérieur) pour un format pdf imprimable

-Introduction-

Voici une compilation de textes, de tracts, de visuels, et affiches que nous avons réunis dans cette brochure afin de pouvoir rendre compte de quelque chose du mouvement social qui a connu son point fort en France entre janvier et juin 2023, et qui est maintenant à l’agonie. Ces textes sont par plusieurs aspects différents les uns des autres, ils émanent de différents endroits du mouvement parfois d’endroits en désaccord les uns avec les autres, parfois en conflit. Nous faisons ce choix car l’objectif est le suivant : en rendant compte de l’ensemble hétérogène du mouvement avec une perspective, celle du dépassement révolutionnaire (puisque c’est dans ce sens que nous y sommes intervenus), nous pourrons être capables d’en comprendre les failles, les obstacles, les intérêts, et en tirer des pistes pour le futur et le présent. Un bilan par l’archive, en quelque sorte, mais nous y reviendrons. Disons aussi que cette brochure est conçue dans l’idée d’être présentée d’abord à Ljubljana, en Slovénie, lors du prochain anarchist bookfair des Balkans qui s’y tiendra cet été 2023, puis ailleurs, là où elle voudra bien être lue, et qu’elle permette de discuter à ces endroits du dit « mouvement contre la réforme des retraites » mais pas seulement, aussi des luttes qui ont et auront cours à l’avenir à différents endroits du globe. Nous pensons que si les révolutionnaires qui interviennent aux quatre coins du monde étaient capables de se transmettre activement des choses de la sorte pendant ou après des mouvements, et d’établir une réflexion, un dialogue, ou une intervention à partir de ça, nous serions partout bien plus forts et intelligents. Ce mouvement, comme nous le disions, est soit mort, soit à l’agonie. Mais il a été avant ça naissant et vivace. Nous reconnaissons schématiquement trois « moments » dans le mouvement. Le premier a été ponctué par des blocages importants, d’ordres divers, routiers, fluviaux, ferroviaires, et même aériens, sur l’ensemble du territoire. C’est aussi le moment où dans plusieurs villes de France des initiatives ont été lancées pour élargir la question des retraites à celle du travail de manière générale qui se sont incarnées à travers l’existence de diverses assemblées d’organisations et d’assez nombreuses actions tournées contre les dispositifs de contrôle salarial de l’État, contre Pôle Emploi notamment. Les manifestations étaient syndicales, et ne constituaient alors pas le cœur du mouvement, grâce aux nombreuses formes de blocage et de sabotage dont nous avons parlé plus haut. Certaines grèves, dans le secteur des transports, ou des raffineries pétrolières, ont été solidement suivies à l’intérieur des domaines d’activité, mais elles ne se sont malheureusement pas vraiment diffusées aux autres secteurs. À Paris, Rennes, et Nantes une grève a eu plus d’importance que les autres par sa durée et son impact sur la vie quotidienne : celle des éboueurs. D’un côté pratique elle changeait la ville en la rendant dégueulasse, pleine de déchets inflammables, et de l’autre, elle a permis la tenue d’une AG importante où il était possible de s’organiser pour bloquer tous les points de transports des poubelles et pour réagir aux offensives du gouvernement pour casser la grève par la réquisition (mise au travail forcé sous menace juridique et pénale) notamment. Le deuxième moment que nous pourrions différencier du premier a débuté quand l’article 49.3 a été utilisé afin de faire passer en force démocratique la loi sur la réforme des retraites. S’est alors initiée une phase où les manifestations se sont mises à revêtir une nouvelle place dans le mouvement, elles sont devenues sauvages partout en France puisqu’elles sortaient de l’encadrement syndical, et ce dans toutes sortes de villes. Le feu comme arme du mouvement s’est diffusé, et tous les soirs dans plusieurs villes de France les poubelles non ramassées devenaient des barricades empêchant momentanément la circulation routière et les services de la ville (dont l’intervention po licière). C’est à ce moment que la police et la justice ont été relativement débordées, et ont été contraintes d’opérer des interpellations massives de plusieurs centaines de personnes par soirs sur l’ensemble du territoire afin d’essayer d’endiguer la situation. Une fenêtre s’est ouverte en ce qui concerne l’autonomie vis à vis des forces syndicales à ce moment, aussi car cela signait le passage de la réforme et la vacuité du militantisme traditionnel réformiste. Cette fenêtre ouverte, par laquelle nous ne nous sommes pas suffisamment engouffrés avant qu’elle ne se referme, devrait nous faire réfléchir à ce qu’il se passe quand nous réussissons à nous défaire du giron syndical, à nos perspectives au sein du mouvement. Les manifestations sauvages se sont progressivement ritualisées, ralenties, et interrompues jusqu’à aujourd’hui où la situation est revenue à la normale. La troisième, c’est celle dans laquelle nous nous trouvons, c’est celle de la désertion syndicale, de la répression étatique, de la mort du mouvement que nous décrivions plus haut. Le retour aux manifestations syndicales comme seule force d’intervention collective, toujours moins fortes et espacées dans le temps, l’arrêt progressif des grèves massives, jusqu’à la reprise normale du travail, les condamnations judiciaires successives et l’interruption de la plupart des espaces d’organisations signent, en même temps que l’intersyndicale, la mort du mouvement. Mais en réalité nous voyons deux choses qui sont mortes, et deux choses bien précises : le mouvement syndical, et ses espoirs « réformistes modérés » de voir la retraite se maintenir à 62 ans, ainsi que les possibilités de dépassement révolutionnaires et émancipatrices qui auraient pu naître et se développer à l’occasion d’un tel mouvement, selon notre hypothèse. Ces deux choses sont mortes mais nous en voyons d’autres qui sont bien vivantes, ce sont les luttes qui n’en finissent pas, qui commencent ou qui résistent à la fin des appels syndicaux, comme la mobilisation lycéenne, les luttes contre les frontières et la gestion étatique de l’immigration, où la défense contre la répression policière et judiciaire des luttes. C’est les émeutes massives qui viennent d’éclater partout en France à la suite du meurtre du jeune Nahel et qui s’attaquent autant aux commerces qu’aux autres agents du maintien de l’ordre (commissariats, mairie, école, prison, etc.) et qui parviennent en quelques nuits à ouvrir des perspectives que des mois de mouvement n’avaient pas réussi à envisa ger. Ce qui est toujours bien vivant également, c’est l’État et le Capitalisme, qui s’incarne chaque jour au travail, par le contrôle et la gestion sociale, par le développement des technologies liées aux dispositifs de surveillance divers, et par les prochaines lois qui, toujours dans le sillage de la réforme des retraites, visent à faire travailler toujours plus pour gagner moins ceux qui travaillent toujours trop pour gagner pas grand chose. Cette brochure comprend une deuxième partie pour traiter en particulier d’un événement dont nous n’avons pas encore parlé dans le descriptif général, parce que nous considérons qu’il revêt assez d’importance pour le traiter d’une manière particulière. Cet événement, c’est Sainte Soline, un week end écologiste à l’appel d’une Organisation en vogue, les Soulèvements de la terre, où plus précisément les suites de cet événement, dont la répression a été délirante (plus de 200 blessés dont 2 entre la vie et la mort), comme une vengeance contre l’ensemble du mouvement, et qui a donné lieu à de nombreux textes, de nombreuses réactions, de nombreuses actions, notamment autour d’un collectif qui a pris la parole contre l’État et le Capitalisme en dégageant une opposition autonome aux directions du mouvement, Les Camarades du S., blessé gravement à la tête pendant la manifestation principale du week end organisé par les Soulèvements. Pour mieux présenter tout ceci, nous avons rédigé une introduction à un dossier consacré à cet événement d’une grande importance au sein du mouvement social. Pour que la mémoire des interventions protéiformes au sein des mouvements nous serve à agir aujourd’hui et demain, partout dans le monde, pour la révolution. Juillet 2023

-Addendum-

Comme nous l’avons écrit dans l’introduction, cette compilation de textes a été diffusée à l’occasion du BAB, festival du livre anarchiste des Balkans qui se tenait cette année à Ljubljana. Quelques personnes invitées au festival pour une discussion sur les archives anarchistes ont proposé la tenue d’une discussion plus large sur le mouvement contre la réforme des retraites, sur les émeutes, sur la solidarité avec Serge, avec les blessés de Sainte Soline, avec Nahel, et pour creuser des perspectives révolutionnaires à partir de ces expériences à l’international. Cette discussion, qui était la seule du festival sur ces sujets, était pour beaucoup l’occasion d’apporter d’autres points de vue sur ces derniers mois de révolte en France – points de vue pouvant être divergents de ceux exprimés dans cette compilation puisque, comme nous l’avons écrit dans l’introduction, nous ne prétendons pas être exhaustifs ni représenter quoi que ce soit, et encore moins donner des leçons sur comment intervenir depuis une position hautaine et méprisante dont nous ne voulons pas ni ici, ni dans les luttes. L’intelligence collective et le rapport aux luttes doivent se creuser par la confrontation d’expériences et de points de vue différents, encore et toujours. Pourtant, cette nécessité de l’élaboration publique n’a pas été du goût d’une poignée de personnes de la région parisienne connues pour avoir comme principal terrain d’intervention les milieux militants qui ont tout fait pour empêcher la tenue de cette discussion en utilisant le BAB comme terrain de jeu pour régler des embrouilles de chapelles. Ayant échoué d’obtenir de la part des organisateurs l’annulation de la discussion, ils ont tenté un happening de type Femen en traitant toute personne participant au débat sur le mouvement de raciste, transphobe, islamophobe, sexiste, protecteur d’agresseur. Nous tenons à réaffirmer que toutes ces accusations sont fausses et ne sont rien d’autre que l’importation mensongère de quelques individus malveillants qui instrumentalisent honteusement ces sujets importants pour des question de rivalité politiques. Le point culminant de cette instrumentalisation honteuse étant l’utilisation dans ce happening d’une banderole faite pour rendre hommage à Noa Milivojev, une personne trans récemment assassinée à Belgrade, en Serbie. Nous n’avons pas les mots pour qualifier un tel détournement. La bibliothèque s’inscrit depuis ses débuts et s’inscrira toujours dans les luttes pour l’émancipation et la liberté de tous et toutes.
Le milieu parisien pue depuis un certain temps la banalisation et l’instrumentalisation du racisme, du sexisme, de la transphobie, en jouant sur certaines tensions similaires déjà présentes dans les milieux anti-autoritaires.
Ici et là, continuons à diffuser cette compilation, faisons et lisons en d’autres, réfléchissons aux pratiques anti-autoritaires. À bas les chefs, les flics et les juges du milieu parisien et d’ailleurs ! A bas la transphobie, le racisme, l’homophobie, le sexisme, et à bas tout ceux qui instrumentalisent ces questions !
Courage aux organisateurs du BAB et à tout les autres collectifs des Balkans et d’ailleurs qui vont payer les pots cassés de ces embrouilles parisianno-centrées alors qu’ils ont sans doute bien mieux à faire, pendant que les parisiens sont rentrés bien au chaud chez eux en s’en frottant les mains.

 

 

Discussion autour des émeutes en cours

Lundi 3 juillet 19h30

Parce qu’il est important et urgent de réfléchir, de discuter et de s’organiser pour être à la hauteur de cette vague puissante de révoltes émeutières qui n’accepte pas un mort de plus, un mort âgé de dix sept ans, nous proposons une réunion publique exceptionnelle lundi 3 juillet aux Fleurs Arctiques à 19h30. Pour la révolution, pour Nahel, pour les morts, les blessés, les enfermés, pour que nos solidarités détruisent enfin la démocratie et ses institutions répressives. Libertés, émeutes, révolutions !