Spartacus

Stanley Kubrick – 1961 – VOSTF (USA) – 198’

Lundi 30 mars à 19h

Spartacus est la mise en scène par Kubrick de la plus célèbre révolte d’esclaves de l’antiquité. On va donc suivre Spartacus, acheté par Lentulus Batiatus qui veut en faire un gladiateur. La mort d’un esclave, tué par un général romain va ensuite déclencher une révolte dans le camp de gladiateur qui va tout ravager sur son passage, avec pour but de rejoindre des bateaux au sud de la botte. Des scènes de bataille dantesques et une bande originale épique permettront de surmonter la durée du métrage. Un film qui ouvre des perspectives sur le refus du cannibalisme social, sur la solidarité, le refus actif de l’encasernement et l’ouverture de brèches dans la normalité. L’oeuvre nous invitera également à une réflexion sur la résignation, y offrant des réponses disruptives et ce malgré une fin quelque peu assommante qui nous rappelle la dureté de la répression. « Nous perdrons quoi ? Tous les hommes perdent quelque chose en mourant, et nous mourrons tous. Mais un esclave et un homme libre ne perdent pas la même chose. Lorsqu’un homme libre meurt il perd le plaisir de la vie, un esclave lui perd sa misère. D’ailleurs la mort est la seule liberté pour l’esclave. C’est pourquoi il ne la craint pas. Et c’est pourquoi nous vaincrons. »

Puissance, impuissance et courage révolutionnaire

Vendredi 27 mars à 19h

Dans le cadre du cycle sur la violence, nous proposons de prendre ici les choses par un autre bout, peut-être plus individuel ou existentiel, mais pas seulement. Si dans notre contexte désactivé c’est un phénomène en recul, l’esthétisation et l’héroïsation des pratiques et des personnalités révolutionnaires reste un des écueils fondamentaux des mouvements révolutionnaires. Détruire les symboles, les mythes, les panthéons et les martyrs du pouvoir pour les remplacer par d’autres ne pourrait pourtant qu’insatisfaire quiconque penserait comme primordiale la part destructive et donc réellement disruptive du projet révolutionnaire. Aujourd’hui cette folklorisation(1) de la violence révolutionnaire – pour mieux la conjurer – est l’œuvre des militants eux-mêmes, et on peut affirmer tranquillement qu’elle est proportionnelle à l’absence de pratiques révolutionnaires réellement tranchantes, auxquelles on préfère aujourd’hui un petit quotidien militant (réel ou virtuel, on peut désormais militer sur son smartphone) qui ne diffère en rien ou presque de celui du militant réformiste pépère, voire de la normalité de ce monde, puisque les beaux discours, les slogans très radicaux et les likes endiablés n’ont jamais fait tomber un seul mur ici-bas.

Bien qu’une révolution des petits gestes sans violence soit un rêve qui embrasse volontiers le ridicule christique dans toute sa reddition, l’exercice de la violence dans des cadres pacifiés comme celui des démocraties actuelles(2) ne s’en retrouve pas moins relégué à une antiquité, en tout cas, il passe pour beaucoup moins « naturel » qu’il pouvait y paraître dans des sociétés et des époques bien plus marquées par l’agitation, l’imaginaire et la violence révolutionnaires. Il faut désormais du courage (et sans doute un peu de ce que la norme appelle « folie ») pour entreprendre de se mettre en jeu dans l’attaque d’un monde où ne se trouve même plus le courage de blasphémer, de « blesser » ou d’indisposer nos oppresseurs, auto-réprimés que nous sommes par toutes sortes de nouvelles théories farfelues véhiculées par l’université et adoptées parfois jusqu’au sommet de l’État, et disculpant ainsi les responsables réels de ce monde ignoble pourtant dénoncé par les révolutionnaires depuis des siècles(3) : le principe de l’État, l’idée de Dieu, de destin et de « Nature », le pouvoir et le Capitalisme. On préfère alors s’attaquer localement aux uns et aux autres dans la minutie des rapports sociaux et des comportements qu’ils entretiennent ensemble autour de soi, oubliant que nous sommes globalement plus de sept milliards d’individus (et plus encore de rapports) à réprimer et que le réformisme comme la répression sont des impasses fondamentalement contre-insurrectionnelles… On en viendrait à croire que pour se libérer, il suffirait de tuer un oppresseur, et donc de se tuer soi ou son voisin, puisque nous le serions tous. On sait pourtant déjà sur la question dite « écologique » que ce n’est pas en assainissant par la répression des mœurs ou la culpabilisation morale le « bilan carbone » de Jean-Pierre et Marie-Paulette de Livry-Gargan qu’on sera en mesure de préserver la Terre des pollutions humaines, alors quoi ? Cette prédation morale, cabalistique et cannibalesque est à vrai dire effrayante, et bien tout le contraire de tout courage révolutionnaire. Il nous faut réorienter nos flèches vers le pouvoir.

Il nous faut attaquer ce monde, ses fonctionnements, ses responsables et ses rouages – ils ont des noms et des adresses – plutôt que de compenser nos frustrations par la surveillance morale, le contrôle social diffus et la répression normative des autres individualités mutilées de ce monde, sinon nos mots sont à jamais creux et nos perspectives à jamais lâches, indifférentes et faibles. Une fois cela dit, il resterait à se contenter d’attendre la venue d’un surhumain messianique délivré de la peur d’agir et des enjeux mortifères de l’époque, et floqué d’un sens absolu du devoir et de l’abnégation, ou bien nous-mêmes à affronter ce qui nous maintient enchaînés dans des représentations faibles et impotentes de nous-mêmes pour pouvoir attaquer ce monde de façon diffuse et permanente. Sans panache, sans espièglerie, sans férocité et sans courage (qui peuvent tout aussi bien être des caractéristiques individuelles que collectives), il semble vain de vouloir détruire ce monde. Comment les trouver, comment les retrouver ? Quelle est cette castration sociale et civilisée qui nous intime de ne pas rendre les coups, et qui la plupart du temps y parvient ? Comment comprendre et traverser la peur que l’hostilité de ce monde peut provoquer et qui n’est pas forcément si contradictoire que ça avec le courage, tout autant que la peur de ce que nous pourrions faire de notre liberté ? Comment tuer le gendarme dans nos têtes ? Comment hacker le logiciel des dispositifs stérilisateurs du Surmoi ? Comment permettre l’élévation du niveau de la violence révolutionnaire asymétrique sans se reposer sur la délégation circonscrite de la pratique à des « professionnels » de la chose, leur délégant également le courage pourtant nécessaire à tout bouleversement, personnel comme révolutionnaire ?

La peur, le courage, la lâcheté, la violence, compagnons, camarades, discutons-en vraiment, en laissant les belles postures à l’entrée.

1 – Voir par exemple le travail critique effectué à la bibliothèque contre le piètre documentaire « Ni dieu ni maître, une histoire de l’anarchisme » (de Tancrède Ramonet, Arte, 2016)

2 – Dans lesquelles la violence se voit restreinte à un monopole exclusif, moral et physique des forces de l’ordre et de l’État (ainsi que le droit au port d’armes à feu et la permission de tuer), et dans un cadre privé de la famille, du groupe social et de la communauté, sous peine de sanctions parfois « violentes ».

3 – Encore une preuve de l’incongruité des « lanceurs d’alerte », des logiques de « révélations », de « Callouting », du prosélytisme, des belles paroles et du « dévoilement », s’il en fallait.

Sling blade

Billy Bob Thornton – 1997 VOSTF (USA) – 135

Lundi 23 mars à 19h

Il n’est pas comme nous, Karl, pour sûr. Il parle bizarrement, fait des trucs avec sa tête, a des centres d’intérêt qui ne sont pas les nôtres. Il a l’étrangeté d’un enfant dans un corps de géant. À l’âge de 12 ans, il a tué sa mère et son amant avec une faucille (« a sling blade »), alors ils l’ont enfermé pendant des dizaines d’années aux côtés de psychopathes sadiques. Parce qu’ils ne pouvaient plus le garder, parce qu’il n’est pas méchant, parce qu’il y a des lois, et bien que personne ne puisse le regarder dans les yeux sans le moquer, s’en inquiéter ou l’opprimer, alors ils l’ont fait sortir, après 25 ans d’internement psychiatrique. Karl ne connaît pas grand-chose à la vie et à l’extérieur, il connaît sa bible et en adopte les principes, mais personne ne voudra de lui pour sûr. Personne ? Ce n’est pas vrai. Il faut bien quelqu’un pour réparer ces tondeuses et Karl est particulièrement doué. Et puis il y a Franck, il se fout de tout ça. Il n’est pas flic, pas juge, pas psy, il ne se sent pas investi de la mission d’incarner la normalité pour s’en faire l’agent. C’est peut-être seulement parce qu’il est un enfant. C’est peut-être parce qu’avec un beau-père alcoolique aussi violent, instable et tyrannique que le sien, il appelait un peu son ange exterminateur. Puis Karl fera peut-être l’affaire pour rétablir la justice cosmique dans une communauté frappée de morosité. Une histoire d’amitié, de liberté et de violence généreuse et cathartique.

We need to talk about Kevin

Lynne Ramsay – 2011 – VOSTF (USA) – 110’

Lundi 16 mars à 19h

Construit sous la forme de flash-backs désordonnés menant tous irrémédiablement à un drame terrible dont on ne comprendra la nature qu’assez tard, ce film américain esthétiquement fascinant a subi de violentes critiques, notamment parce qu’il est difficile à prendre en main tant il est dur et psychologiquement brutal tout en ne donnant aucune explication simpliste et moralisatrice sur son sujet. On y explore à nouveau, et notre cinéclub au long cours sur la famille témoigne à chaque fois de l’intérêt de le faire, les liens familiaux pathogènes, mais sous un angle autre. Que se passe-t-il lorsqu’une relation d’amour entre une mère et son fils est un échec dès la naissance, lorsque le bruit du marteau-piqueur est préféré à celui du bébé ? Ici, les ravages de l’absence d’amour d’une mère, du défaut de présence d’un père, d’un maternage défectueux, et leurs liens avec la construction et la naissance d’une incarnation du « mal » dans toute sa banalité sont traités sans filtre, et c’est parfois plus dur à entendre et regarder que ne le serait un film d’horreur (ce que ce film n’est pas), non pas à cause d’images gores ou choquantes, mais bien à cause de rapports sociaux intolérables. C’est comme la famille, cette horreur qui n’est pas un film. On se souvient encore que Massacre à la tronçonneuse n’avait pas besoin de se livrer au gore puisque c’était la famille elle-même qui faisait horreur. Ici aussi, et pourtant, aucune saleté, aucune dystopie, aucune misère autre qu’affective, aucune surenchère de sévices inimaginables. Quelques maltraitances « banales », des regards exsangues, des bouches obliques, rien de bien tonitruant avant un final effroyable. L’horreur est lancinante. S’il peut se trouver difficile de regarder et même de penser ce film fiévreux dans la solitude, il sera certainement enrichissant d’en discuter ensemble et de retrouver de l’équilibre pour sortir de l’apathie possiblement provoquée par un tel vertige, par cette expérience nihiliste.

Créatures célestes

Peter Jackson – 1996 – VOSTF (Nouvelle-Zélande) – 108’

Lundi 2 mars à 19h

Pauline, 14 ans, s’emmerde sec dans une petite ville de Nouvelle-Zélande. C’est à la rentrée des classes de l’année 1952 qu’elle rencontre Juliet avec qui elle partage un amour des chanteurs ténors, des romans fantastiques et une histoire de maladie infantile. À travers la création d’un univers imaginaire commun, cette amitié fusionnelle va devenir pour elles une échappatoire à la médiocrité de leur entourage et aux différents agents de normalisation. Ces derniers vont se montrer de plus en plus coercitifs pour tenter de stopper l’approfondissement de leur relation, où la frontière entre amitié et amour se trouve de plus en plus abolie. Les deux jeunes filles vont alors tenter de les contourner puis de s’en échapper par tous les moyens possibles.
En refusant le sensationalisme de ce fait divers et en axant son film sur l’amitié entre les deux protagonistes, Peter Jackson nous donne à voir toutes les forces qui s’exercent sur les deux adolescentes — l’école, les structures familiales forcément défaillantes, la négation de la sexualité, la psychiatrisation des comportements non normés — ainsi que la force créative et destructrice que Pauline et Juliet vont leur opposer. Et pour enfin vivre leur vie fantasmée, elles sont prêtes à tout pour ne jamais être séparées.

La Favorite

Yorgos Lanthimos – 2019 – VOSTF (Angleterre) – 120’

Lundi 24 février à 19h

En Angleterre, au début du 18ème siècle, la Reine a une favorite. Ici :Lady Marlborough. Confidente, servante, grassement payée, à la fois amie et obligée, favorite donc. Dans l’immense château royal, dont nous n’arriverons qu’avec peine à sortir, le pouvoir est, quant à lui, bien confortablement installé et s’exerce au dépens de tous. C’est à une réflexion autour de ce dernier que le film nous invite, il nous pousse à en observer les rouages, à voir comment, de la reine à la cuisinière, la principale préoccupation de chacun est la guerre contre tous. Alors on se nécrose, on complote, on empoisonne, on fait l’amour, on soudoie, et bien entendu, on organise des courses de canards. On sourit, on cherche à crever un œil, on aime même, parfois. Mais une chose que l’on n’arrive pas à faire, à imaginer peut-être, c’est d’être autre chose pour l’autre qu’un maître ou un esclave. C’est dans cette délicieuse ambiance qu’arrive Abigaïl au château. Lady, déclassée actuelle servante. Qui se voudrait confidente, peut-être… Si ce film pourra nous intéresser, c’est surtout pour le sadisme et la cruauté qu’il insère entre les personnages, la violence qu’il dépeint dans les rapports humains quasi normaux et quotidiens, mais montrés comme intrinsèquement et fondamentalement destructeurs et pathogènes. Dans un film pas fantastique pour un sou, ni situé dans un ailleurs dystopique (contrairement aux deux autres films du réalisateur Yorgos Lantimos que nous avons déjà projetés, The Lobster et Canine), l’angoisse et le dégoût seront provoqués par le monde tel qu’il est, et non pas tel qu’il serait, au service d’une réflexion acérée sur le pouvoir.

Inglorious Basterds

Quentin Tarantino – 2009 – VOSTF (USA) – 153’

Lundi 10 février à 19h

 

Inglorious Basterds est comme une immense fête à laquelle sont conviés des nazis… dans le seul but assumé de leur faire subir une sacrée tornade de violence vengeresse, ciblée, et surtout très très jubilatoire. Tarantino donne dans ce film de la matière à tout ce qu’il peut y avoir de démesurément joyeux et illimité dans une perspective faisant ellemême violence à l’histoire : peu importe comment a réellement fini la seconde guerre mondiale, c’est ici une histoire de fantasmes qui est mise en scène, où les questions de guerre, de paix, de victoire et de défaite ne sont plus encastrés dans des récits étatiques et nationalistes, mais s’incarnent dans des figures de farce comique présentés comme tels. Il ne reste de toute l’histoire plus qu’un seul grand rire à la fin : celui qui a massacré tous les tyrans, qu’ils portent un costume nazi ou non. La vengeance se déverse en dehors de toute rationalité ou rétribution judiciaire, «légitime», elle est bien au-delà, sans bornes, et s’esclaffe à grandes pompes.

« Les comportements violents seront sévèrement réprimés »

Vendredi 7 février à 19h

LA violence, ça ne veut pas dire grand chose. On y est évidemment favorable, surtout face à l’Etat et au pacifisme démocratique, par exemple.

Mais « LA violence », c’est aussi un concept – qui simplifie, accuse et pacifie – utilisé par le pouvoir pour décrire sans les comprendre les révoltes et explosions humaines. Débuter un cycle sur la violence implique alors de faire un premier pas de côté par rapport à cette notion même de « violence », de réfléchir aux usages et fonctions de ce terme. N’est-ce pas qu’une pure abstraction qui vise toujours à enfermer sous une même condamnation des pratiques et comportements très hétérogènes, cherchant à les désigner derechef comme menaçants, dangereux, inconnus ? Contrer cette logique équivaudrait-il à répliquer par une valorisation a priori de toute violence ?

C’est avec cet usage du mot saturé d’imaginaires, de fantasmes, de significations mais aussi d’instrumentalisations, du côté de sa condamnation comme du côté de ses louanges, qu’il s’agit de se débattre. Pour chercher à chaque fois ce qui est émancipateur et révolutionnaire, dans la pratique comme dans la langue, en s’efforçant de ne jamais bâtir d’immuables principes moraux sur LA violence.

A bas la paix ! Contre tous les paradis pacifiés !

Contre la non-violence, pour la sauvagerie !

Une contribution à la discussion à télécharger ici :

eXistenZ

David Cronenberg – 1999 VOSTF (Canada) – 96’

Lundi 3 février à 19h

« Do it ! It’s just a game. »

La réalité, n’était-elle pas une image ? Mais alors ce que nous fûmes, n’était-ce qu’illusions ? Et ce que nous prenions pour un jeu, n’était-ce pas réel ? Et tout ce que nous fîmes, croyant jouer, il faudra alors vivre avec ? C’était un jeu, dans un jeu… dans un jeu ? Où étaient la clôture et le retour ? Qui était tenu à quoi, quel rôle avons-nous joué, où donc se sont perdus nos actes, nos désirs et nos angoisses ? DONNE-MOI DU RÉEL, que cesse cette infâme balancement. Du concret, du véritable, du solide. Où le trouver ? Sous les images, à la fin du rêve ? Je traverserai toutes les angoisses, je jouerai tous les rôles, je trahirai tout pour le trouver, puisque rien n’importe tant que ce n’est pas sérieux. J’irai jusqu’au bout. Au réveil celui qui cherchait le réel avait créé une nouvelle image. Conscience malheureuse, il ne peut parcourir l’existence sans rêver, sans virtualiser. Et l’illusion chaque jour s’étend, comme la gangrène, en proportion inverse de sa soif de réalité. Alors rend-moi le rêve. J’oublierai tout, je céderai à tout. Je serai celui qui vit et voit double, traversant l’existence avec des images plein les yeux, rien que des images, vivant pour elles. Je disparaîtrai dans les rôles à jouer, aimant chacun d’eux. Au crépuscule celui qui vivait pour rêver s’était fondu dans les idoles. Désespéré il sentait encore en lui sa chair se mouvoir et advenir, rôle après rôle. Il n’avait pas atteint la légèreté d’air des contes qu’on chantonne aux enfants. Il existait encore, bercé par les sables mouvants, et en lui se déchaînaient encore ses insuffisances, ses dégoûts, ses espoirs. Qui était tenu à quoi, quels rôles avons-nous joués, où donc se sont perdus nos actes, nos désirs et nos angoisses ? Peut-être la question initiale était-elle mauvaise, et l’essentiel ailleurs, ou précisément là, à travers l’odyssée parcourue. Portée à l’emphase, l’exubérance d’une certaine malice grinçante, par exemple celle de Cronenberg, ici comme dans Videodrome, se jouant de nos frontières mentales, dissoudra-t-elle nos vieilles métaphysiques, et tous leurs arrièresmondes, du réel et de l’image ? Au fond ce qui comptait, c’était peut-être plus simple, moins emphatique ; c’était de rendre à l’aventure sa profondeur quotidienne, et sa conséquence.

La ligne rouge

Terrence Malick – 1999 – VOSTF (USA) – 170’

Lundi 27 janvier à 19h

 

 

Après Rambo, toujours sur le thème de l’antimilitariste et en lien avec la discussion précédente, nous vous proposons la projection de ce film lyrique contre la guerre.