Les Petites Marguerites

Lundi 6 novembre 19h30

Lundi 30 octobre 19h30

Věra Chytilová – 1966
VOSTF (Tchécoslovaquie) – 74’

Il n’y a plus rien à voir, plus rien à faire. Tout est en train de pourrir, de dépérir. Deux femmes errent dans une ville tchécoslovaque des années 60, à la recherche d’action, de quelque chose à faire pour sortir de la torpeur et de l’ennui. Elles décident de tout envoyer chier, de ne plus rien attendre pour faire exploser la norme et renverser la table, en riant, en se moquant de la bourgeoisie et du patriarcat. Les deux personnages semblent à mi-chemin entre les frères Blanko et Noiro, du manga Amer Béton de Taiyō Matsumoto, errants comme des délinquants naïfs dans une ville hostile mais qu’ils font leurs, et entre les sœurs Papin, de Les Bonnes de Jean Genet, motivées par une force invisible, une révolte satyrique et destructrice contre la bourgeoisie

Marie et Marie, c’est leurs noms, ne sont pas les seules à expérimenter la folie créatrice, la réalisatrice explore aussi dans le film des formes rarement vues au cinéma. Le montage, la couleur, le cadrage, tout, semble venir de l’imaginaire déchaîné des Marie. Elles interagissent avec le film et semblent chercher à s’en affranchir pour faire irruption dans la salle, ce qui arriva, peut-être en partie, deux ans plus tard en printemps 1968. Dans la suite des discussions que nous avons depuis longtemps à la bibliothèque autour de la notion de subversion (voir le texte que nous avions écrit d’appel à la discussion ici en novembre 2022), nous vous proposons de discuter ensemble de ce film après sa projection le lundi 30 octobre à 19h30. L’occasion de se demander : qu’est-ce que la subversion en dehors d’une révolte collective ? Quel lien peut entretenir la représentation de la subversion au cinéma avec un mouvement révolutionnaire ?