Roman Polanski – 1968 – VOSTF (USA) – 136’
Dimanche 7 juillet à 19h
Un jeune couple, les Woodhoose, s’installe dans un grand appartement à Manhattan. Ils sont jeunes, beaux, très assortis et projettent leur vie future avec enthousiasme : le cinéma pour lui, la maternité et s’occuper de lui et de ce très bel appartement pour elle. Mais la vie se complique : l’enfant tant désiré par la future mère ne vient pas, la réussite tarde pour le futur acteur. Et puis, plus le film avance, plus ça cloche : l’appartement magnifique est dans un vieil immeuble à la sinistre réputation, les planchers craquent, les placards ont des double fonds, et les vieux voisins sont envahissants et pour tout dire un peu bizarres. La relation du couple se fissure et on saura bientôt jusqu’où le pire peut aller quand le meilleur est aussi superficiel. L’angoisse monte, le fantastique se déploie avec une efficacité parfaite. Entre réalisme et conte de fée, dans un univers toujours à la limite du burlesque, le spectateur partage la panique d’un personnage pris entre la crainte de sa propre folie et l’hypothèse de la réalité d’un complot, et les désirs qui se réaliseront auront un bien autre visage que les projets idylliques initiaux. Ce film joue à la perfection sur les stéréotypes de « l’histoire qui fait peur » pour nous emporter dans les failles d’une réalité dont le vernis craque très vite, aussi vrai que l’obscurité des pulsions affleure toujours sous la normalité et les désirs de réussite. Il va falloir bien du courage et des renoncements finalement pour vivre cette vie de mère au foyer tant désirée au début du film. Mais rassurons nous, tout le monde ne vit pas entouré de serviteurs du démon… quoique !