Vendredi 5 juillet à 19h
La démocratie, directe comme indirecte, est une réponse à une question qui est l’expression d’une contrainte du monde capitaliste et des rapports de classe. Ce n’est pas la réponse qu’il faut chercher, c’est la question qu’il faut abolir
Démocratie directe, Léon de Mattis
À l’occasion d’une réédition de Mort à la démocratie de Léon de Mattis, augmentée d’un texte plus récent intitulé « Démocratie directe », on propose de discuter de la nécessité de critiquer la démocratie, dans ses réalités comme dans son idéal, y compris quand cet idéal revendique la radicalité d’une « démocratie directe » qui s’opposerait à certains travers de la démocratie représentative. Tout en mesurant ce que les différences de « systèmes de gouvernement » peuvent faire à la vie de tout un chacun, il s’agira de voir en quoi en finir avec l’État, c’est aussi en finir avec cette forme d’organisation qui tend à s’instituer comme naturelle et pragmatique, et comment cette critique est aussi un enjeu pratique et théorique pour les luttes actuelles. S’il en était besoin, certaines caractéristiques du mouvement des Gilets Jaunes, après le « Mouvement des places » ou Nuit debout pendant le mouvement contre la Loi travail peuvent montrer à quel point la forme démocratique peut devenir un étendard illusoire de la lutte contre ce monde, tout en en validant une de ses principales prémices, se condamnant ainsi à l’impuissance. Car c’est bien la légitimité de ce monde que la forme démocratique est là pour valider, à partir de l’illusion toute politique du fait que le transformer passerait par un choix dûment exprimé par chacun sur un bulletin de vote (ou en agitant les mains). Critiquer l’idéal démocratique, c’est en effet tenter de penser l’abolition de la politique autrement que dans le repli sur soi libéral ou alternatif. Cette discussion poursuivra, en présence des éditeurs et de l’auteur, les réflexions qui initiées à la bibliothèque autour de la question révolutionnaire et des armes théoriques qu’on peut se donner pour attaquer ce monde, ses arrières-mondes et sa légitimité.