Programme de mars à mai 2019

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  • Permanences : vendredi de 16h à 19h et dimanche à partir de 15h
  • Ciné-club : mardi à 19h
  • Groupes de lecture : dimanche à 16h30

 

Edito :

La Révolution… et vivre sans l’attendre

Le mouvement des Gilets Jaunes se poursuit, alors même que le gouvernement, habitué à ce que les mouvements se terminent à partir du moment où les médias l’annoncent, avait cette fois mis le paquet sur la com’ avec son « grand débat », victoire de la parole démocratique libérée, pour les « gentils mécontents », espérant ainsi les séparer des « casseurs » à coup d’arrestations, de procès à tout va, de peines de prison, de blessures et de mutilations. Mais rien ne s’arrête, et lors des dernières manifs, en particulier celle du 16 mars, divers épisodes émeutiers ont éclaté, notamment sur les Champs Elysées, ravagés par la casse et par de joyeux pillages, le temps d’un acte. Un mouvement dans lequel le certain et l’incertain se côtoient et dont l’intérêt (mais pas seulement…) tient plutôt à ce qui continue à y rester flou (les manières de s’organiser ou pas, une certaine rage qui s’exprime de manière multiforme…) qu’à ce qui semble maintenant bien installé dans le mouvement (le « peuple » uni comme force agissante avec ses drapeaux français et ses « ennemis invisibles », l’absence de la question migratoire sauf sous la forme de replis xénophobes assumés, les grilles de lectures populistes et conspirationnistes qui trouvent une place très inhabituelle dans un mouvement social).

Il nous semble important, dans un temps différent que celui des actes ritualisés du samedi, de prendre un peu de recul et de proposer de retraverser des questions qui se posent à ce mouvement comme à tous les autres, plus encore peut-être dans la mesure où il emprunte peu les voies royales de la contestation de feu le mouvement ouvrier, des questions propices à la mise en œuvre de la question révolutionnaire. C’est ainsi qu’on évoquera le 31 mai la question toujours ouverte (ou du moins dont il faut se méfier des tentatives de la refermer…) de ce qu’implique s’organiser ou refuser de le faire, en se demandant que faire aujourd’hui de la question de l’organisation ? Pour partir de ce qui infuse aujourd’hui nombre d’expériences existancialo-militantes, on pourra relire pour cette discussion la Tyrannie de l’absence de structure, texte phare du tournant réactionnaire des nouvelles théories de l’oppression aux Etats-Unis.

Dans la même optique, on discutera le 6 avril de la question, primordiale dans notre époque, de la réaction et de son odeur de pourri, qui gangrène aujourd’hui par tous les bouts et même les plus extrêmes un champ politique déboussolé, et dont les contours ne semblent plus à tous évidents alors même que ses caractéristiques liées au maintien de l’existant (xénophobie, autoritarisme, judiciarisme…) et à la peur de tout ce qui pourrait le transformer, sont bien identifiables. On repartira aussi de cet effet de déboussolement dont certains profitent pour agiter à nouveau de vieilles lubies léninistes pour évoquer le 11 mai la question de l’avant-gardisme sous toutes ses formes.

Et puis, le 19 mai on abordera plus frontalement la question centrale qui nous réunit, à partir d’expériences et de points de vue divers, dans cette bibliothèque, celle des perspectives révolutionnaires, en commençant par se demander si la Révolution est un mirage à partir de Vers les mirages, texte publié dans L’anarchie en 1911 et signé Le Rétif (alias Victor Serge) et d’autres contributions anciennes ou produites pour l’occasion, dans une discussion qui ouvre un cycle sur la question Révolutionnaire, qui traverse déjà l’ensemble de nos réflexions et qui se poursuivra dans les temps à venir.

En poursuivant une réflexion en cours sous diverses formes à la bibliothèque, on parlera le 25 mai de l’école telle qu’elle est aujourd’hui, des manières par lesquelles elle cherche à nous adapter à ce monde dans l’optique de trouver des biais par lesquels on pourrait l’attaquer.

  • Pour le plaisir et parce que les images du temps d’après la catastrophe que peut inventer le cinéma en disent beaucoup sur ce monde qui n’en finit pas de ne pas se détruire, on commence au ciné-club une série de projections autour du genre post-apocalyptique, pendant que se poursuit le cycle sur les Kaïju, ces créatures qui nous montrent magnifiquement comment un monde se termine. Quelques-unes des autres thématiques déjà évoquées au ciné-club trouveront aussi des échos dans ce programme, comme celle par laquelle nous avions commencé, la famille et la communauté, et leur domination de proximité mais tellement effective et pathogène.
  • Dans les groupes de lecture qui se poursuivent le dimanche à 16h, nous continuerons à lire des textes variés, en nous concentrant pour une partie des séances sur des textes autour de l’anti-psychiatrie et plus largement de réflexions autour de la folie et du soin, à repenser sans doute à l’aire du « safe » dans laquelle l’indifférence, la moquerie, le harcèlement et le « trollage » circulent bien plus que l’attention. Nous continuerons aussi à nous intéresser dans ce cadre à l’effervescence post-68, les deux sujets n’étant pas déconnectés.
  • Nous avons récemment réorganisé la distribution de livres, brochures et périodiques, nous sommes preneurs de suggestions d’ouvrages à distribuer et le catalogue est consultable sur notre site. Il est possible de commander par courrier ou mail, ou de passer à la bibliothèque aux heures où elle est ouverte pour feuilleter ce que nous avons.
  • Enfin, les permanences qui se tiennent pour cette période le vendredi de 16h à 20h et le dimanche à partir de 15h sont des moments où il est possible de nous rencontrer, de discuter de tout ce qu’on voudra ou presque, de proposer des initiatives diverses qui pourraient prendre place dans ce lieu, d’emprunter des ouvrages en prêt ou de se procurer des textes en diffusion.

Au plaisir de vous y rencontrer !