L’enfance dans et contre l’école

Samedi 25 mai 19h

 

Dans les précédents programmes, la question de l’école a fait l’objet d’un cycle, de textes, et bientôt d’une discussion. Parce que l’école, avec le monde, change et se transforme, que l’école « de droite » traditionnelle dont nous pouvons bien imaginer les méfaits a laissé progressivement place après mai 68 à une école qu’on peut dire « de gauche » intégrant bon an mal an des aspects non négligeables des pédagogies alternatives, et qui pose bien évidemment des problèmes différents ou pas si différents, et change la donne, en quelque sorte s’adapte et nous adapte de mieux en mieux à la bonne gestion du monde. Prétendant proposer une alternative à cette école « de droite », dure, inhumaine et, avec les élèves comme rouages, ou de la caserne, comme le disait Fernand Oury, l’école que nous connaissons aujourd’hui se trouve plus « compréhensive » de l’enfant, accompagnante, multipliant les dispositifs d’aide dite « personnalisée », cherchant à diagnostiquer et à traiter le plus tôt possible les dysfonctionnements dans les apprentissages et autres « déviances », mais elle se trouve de plus en plus insidieuse dans ses fonctionnements, elle vient regarder au plus près de l’être de l’enfant, et la frontière rendue diffuse de l’autorité ne l’abolit pas pour autant. Ces changements qui suivent l’époque nous intéressent donc, afin de complexifier le « A bas l’école », de ne pas en faire un simple slogan, mais d’analyser l’école, de la comprendre et de la penser. La question de l’évaluation, se basant de moins en moins sur les notes dures et froides mais plutôt sur les compétences et le travail, la porosité toujours plus grande entre le monde de l’entreprise et l’école, avec les stages comme grand exemple, moment où ton école t’envoie au travail tout en continuant de t’y surveiller, et ou le travail te surveille pour l’école, moment où le jeune lycéen apprend à vivre dans et pour le monde du travail, la position des professeurs, à la fois amicaux et conseillers d’orientation, punitifs et dépositaires de l’apprentissage, sont autant de pistes de réflexions, de choses dont il est important de discuter, qui sont le reflet sinon une partie primordiale de ce monde. Elles nous permettent de voir combien les vieux rapports d’autorité sont laissés intacts sous des formes d’éducation nouvelles.

A bas l’école et vive l’enfance !