Urgence climatique, éco-anxiété et fin du monde

Vendredi 14 octobre 19h30

Quel est ce temps d’urgence climatique qui commence à être l’orientation de maints discours et calendriers politiques, depuis le sommet de l’État jusqu’aux injonctions à la réduction individuelle de la consommation, en passant par les thinks tanks, les associations civiles et les marches pour le climat ? Quel rapport à l’avenir porte la perspective écologique, et en quoi permettrait-il, ou plutôt conjure-t-il de la subversion quant à l’ordre établi ? Quel rapport à la vie présente portent les mots d’ordre de « préservation du vivant » ? Nous avons déjà, l’an passé, proposé une discussion portant sur l’écologie politique, en nous demandant s’il pouvait y avoir un horizon révolutionnaire s’y dessinant, étant donné que le magma politique écologique connaît son extrême-gauche, ses radicaux critiques de Extinction Rebellion et du réformisme en général. Cette fois-ci, nous voudrions, tout en poursuivant des recherches sur l’histoire des luttes écolos et de leurs ancrages politiques depuis les années 1970, nous attarder sur ce climat de fin du monde qui semble de plus en plus passer pour évident. On parle désormais d’éco-anxiété, et une psychologue abordait la question dans le journal Le Monde en théorisant que les éco-anxieux étaient au final les plus lucides dans ce monde, et que la voie de guérison de cette angoisse était d’en passer d’abord par tous ces petits gestes de « sobriété » que nous invite Macron à pratiquer dès cet automne, déplaçant toute velléité de changement social vers la sphère inepte et impuissante du chez soi anxiogène et vers l’horizon, pas si utopique que ça, d’un capitalisme vert. Comment faire survivre et vivre la perspective révolutionnaire dans une époque qui semble être définie assez largement par le rythme de la catastrophe et par la peur de l’avenir ? La critique du Grand Soir n’épuise pas la pensée de l’avenir : quand bien même la révolution n’est pas un événement ancré dans le futur, son ancrage au présent s’est sans cesse nourri d’un certain rapport à l’avenir, de projection, de désir de nouveau, d’incertain et d’inconnu. Serait-il possible de faire la révolution sans aucun désir du lendemain ? Ou alors, comment déboucher cet avenir que le capitalisme nous présente désormais comme justement bouché et apocalyptique, jouant sur les ressorts terrifiants de la réalité nucléaire remise sur le devant de la scène depuis la guerre en Ukraine ? A cet égard, nous pourrions essayer de comprendre les luttes anti-nucléaires qui ont existé jusqu’à maintenant, leurs débats et divergences internes, entre propositions purement gestionnaires (un démantèlement du nucléaire sans transformation sociale) et radicalités débordantes (vers l’anti-militarisme). Y-a-t-il des parallèles intelligents à faire entre les millénarismes de la fin du Moyen-Âge et le catastrophisme du présent ? Quels sont les pouvoirs sectaires et religieux qui s’en nourrissent et qu’il nous est nécessaire de combattre ?

Ken Park

Lundi 10 octobre 19h30

Larry Clark – 2002
VOST (USA) – 95’

Le jeune Ken Park s’est suicidé. Mais pourquoi ? Il était si jeune… Il n’avait aucune raison… etc etc. Plutôt que de chercher à répondre à ces questions par le biais peu imaginatif de l’enquête comme un journaliste, Larry Clark va plutôt dresser le tableau contextuel dans lequel Ken s’est suicidé et nous plonger dans la vie quotidienne des jeunes du même quartier ainsi que celle, et c’est nouveau chez Clark, de leurs parents. Les conclusions sont alors bien plus angoissantes : les enquêtes ne servent à rien, la cause de la mort est le monde. Le problème : devenir adulte. La solution : une balle dans la tête. Trigger Warning : Famille, vie, monde.

Vanishing Point

Lundi 3 octobre 19h30

Richard C. Sarafian – 1971
VOST (USA) – 99’

Convoyer une voiture de Denver à San Francisco dans une urgence de plus en plus intense qui devient course poursuite d’Est en Ouest des États Unis, voilà le point de départ de ce road movie qui pousse à ses limites la question de la traversée qui devient échappée. La raison de l’urgence : aucune, un pari qui devient un destin, plutôt une aspiration, aimantée à la recherche d’un dépassement nihiliste mais/et émancipateur, à s’arracher au temps, à l’espace, à la société, à ses lois, à sa police, incarnée dans un certain rapport, limite, entre le but du voyage et le temps qu’on se donne pour l’atteindre. Ancrée dans l’esthétique psychédélique, la traversée devient mythe et rallie autour d’elle une Amérique de la marge et de la contestation, guidée par un animateur de radio aveugle, sorte de Tyrésias sous acide. Comme dans Easy rider, le spectateur est embarqué dans un trajet qui est aussi un parcours à travers un espace de la subversion sur le terreau duquel germe ce qui se constitue en contre-culture. Le point d’arrivée ? Le titre nous l’annonce, pas d’ailleurs ici bas pour ceux qui refusent de s’y installer.

Programme d’octobre à décembre

Programme complet en pdf ici

Programme simplifié ici

 

Édito

Le président de la République a sorti son discours de rentrée, les partis et les syndicats de tous bords reprennent leurs agendas pour éveiller leurs sujets politiques du moment à leurs bienfaits, les enfants retournent à l’école et leurs parents se remettent à économiser pour se payer les vacances de l’an prochain, c’est reparti pour un tour. Des mouvements de révolte viennent heureusement secouer ce tableau minable, puisque des mouvements insurrectionnels se déploient dans le monde, hier au Kazakhstan, aujourd’hui en Iran. Nous espérons que ces mouvements trouveront des moyens pour faire face à la répression, pour renaître, grandir et s’intensifier. Notre question reste toujours la même : comment faire en sorte que ces mouvements trouvent des échos, ou même plus, ailleurs dans le monde ? Elle se posera, encore et encore, à l’occasion des différentes discussions publiques que nous organisons aux Fleurs Arctiques. Ici, le rouleau compresseur du train-train quotidien continue sa course, avec tout les outils -qui eux, ne s’arrêtent jamais- qui assurent la bonne tenue du cours des choses, la morale, la Justice, le travail, pour ne citer que les plus évidents. Ce train est bien heureusement perturbé ça et là, comme toujours, par des actes de révolte et de subversion, qui pâtissent énormément de l’absence momentanée de mouvement conflictuel d’ampleur et se retrouvent malheureusement isolés, oubliés pour beaucoup, réprimés et éteints. Pour réfléchir à la question, nous organisons une discussion le 25 novembre sur la subversion, que certains courants autoritaires du communisme balayent d’un revers de la main mais qui nous semble cruciale à réfléchir, aussi bien dans des contextes peu conflictuels que révolutionnaires. Dans la même idée, nous organisons deux discussions, sur deux sujets différents qui semblent pour beaucoup de gens contribuer à la subversion du temps présent, à savoir le complotisme et l’écologisme, qui tout les deux charrient directement et indirectement des idéologies conservatrices, réactionnaires et incapacitantes. C’est pour creuser cette contradiction que nous proposons deux discussion dans ce programme, l’une le 18 novembre intitulée « Conspirationnisme : Qu’est-ce qui se cache derrière de quoi est-il le nom ? » et l’autre le 14 octobre, « Urgence climatique, éco-anxiété et fin du monde ». Pour nous confronter aux questions fondamentales de peur, d’impuissance et de courage, qui semblent directement liées à cette époque complexe qui pose des enjeux nouveaux pour la perspective révolutionnaire, nous organisons une discussion le 11 novembre sur la notion en vogue de « care », et pour se détendre en attendant la fin du monde, on parlera de ces gros monstres dont le cinéma japonais a pu imaginer qu’ils l’accélèrent, à travers une discussion à partir du dossier « Kaiju » du numéro 3/4 de la revue anarchiste apériodique Des Ruines. En plus de la lecture du dossier, notre site regorge de chroniques de films que nous avons projeté par le passé sur ce thème. Enfin, toujours dans cette idée de creuser la question de la subversion, nous nous pencherons sur les mouvements contre-culturels contestataires qui ont parfois accompagnés des épisodes insurrectionnels, pour certains qui leur ont survécu, où pour d’autres qui ont accompagné leur agonie…

En juillet aux Fleurs Arctiques

Durant ce mois de juillet la bibliothèque des Fleurs Arctiques sera ouverte dans le cadre de permanences le mardi de 17h à 19h. A la suite de ces permanences nous vous proposons un ciné-club libre, dans lequel on pourra décider le jour même des films que nous projetterons pour en discuter ensuite, n’hésitez pas à venir avec un film que vous aimeriez voir à cette occasion (sur une clef USB).

Par ailleurs, si vous passez sur Paris et que vous souhaitez venir récupérer des brochures, livres, feuillets, textes etc… que nous diffusons nous pouvons nous arranger pour vous ouvrir à un autre moment si vous n’êtes pas disponible aux horaires d’ouvertures que nous avons prévus.

Le prochain programme débutera en septembre.

Apéro en solidarité avec les inculpés du 1er mai 2019

Dimanche 19 juin 19h

Cliquer sur l’image pour télécharger le pdf du tract

Alors que deux personne arrêtées en contrôle préventif le matin de la manifestation du 1er mai passent en procès à la cour d’appel de Paris le 22 juin, on pourra discuter de ces techniques de gestion des manifs et de la délictualisation des intentions qui est utilisées pour chercher à éviter tout débordement émeutier en nous empêchant de manifester.

projection-discussion autour du film Histoire des gilets jaunes par nous

lundi 20 juin à 19h30

Nous décalons à mercredi prochain la projection de Tokyo Fist prévue au ciné-club de ce lundi pour faire la place à une proposition de projection-discussion autour d’un film fabriqué à partir d’images d’archives diverses pendant le mouvement des Gilets Jaunes : Histoire des Gilets Jaunes par nous, proposition issue de la rencontre avec l’une des personnes qui a fabriqué le film et qui sera là pour en discuter. Ce sera l’occasion de revenir sur le mouvement des Gilets Jaunes, mais aussi sur la place de l’image dans les luttes, quoi en faire, de quelles images faire quelque chose et comment…

Voici un extrait du texte de présentation de la démarche d’où est né le film, qui est consultable ici :

« MÉTHODE DE TRAVAIL DU COLLECTIF L’HISTOIRE DES GILETS JAUNES PAR NOUS.
Les vidéos ont été archivées, jour par jour, dans 365 dossiers différents, du 17 novembre 2018 au 17 novembre 2019. Elles ont aussi été triées géographiquement par ronds points, (plus de 400 localités recensées) et thématiquement (convergence syndicale; défense juridique; clip de musique… plus d’une centaine de catégories très aléatoires). Pour se faire, on a tapé « Gilets jaunes + nom de département » sur internet, nous avons consulté les journaux locaux et régionaux, noté tous les points de blocages des départements. Puis nous avons cherché tous les noms de blocage avec d’autres mots clés (ex: assemblée; rond point; manifestation; expulsion; cabane; etc) dans les moteurs de recherche de Youtube, Facebook et Twitter. Nous avons ensuite affiné les recherches par date et durée pour diversifier les trouvailles. Sur facebook nous pouvons retrouver des compte persos affiliés à des groupes locaux d’organisation, véritable mine d’or d’archives gilets jaunes. On télécharge, on re-titre et on les archive dans les dossiers.
Au début, nous voulions réaliser un méta récit non linéaire et interactif: 2000 amorces de récits différentes devaient partir de 2000 points de blocages différents. Nous voulions exposer la diversité des histoires, mais surtout étudier les points de jonction entre différents récits subjectifs. Réaliser une carte interactive où l’on navigue dans le mouvement et découvre ses multiples composantes, formes et trajectoires de groupes gilets jaunes qui se recroisent à des moments stratégiques dans des manif régional ou blocage de raffinerie ou assemblées des assemblées. Dans l’écriture du récit, qu’ils soit linéaire ou non, il faut faire des choix et les choix relèvent des concepts que l’on veut articuler. Nous avons finalement laissé ce projet de côté pour nous concentrer sur un format long métrage linéaire, tout en conservant l’intention de montrer les jonctions et formes micropolitiques transformatives du mouvement. Dans le processus de réalisation, il y a des temps où le récit a été travaillé indépendamment des archives et où les archives ont été triées indépendamment de l’écriture du récit. Mais au moment de passer au montage, des problématiques de rythme et fluidité défont la logique que nous nous étions scriptée, et le montage crée de nouvelles associations d’idées. Il faut constamment réécrire le récit pour s’adapter aux archives et trouver de nouvelles archives pour rattraper le processus d’écriture.

En parallèle, on s’est invité chez des GJ et on a projeté le film en version “non définitive”. On leur a demandé de nous décrire leur ressenti par rapport au traitement des séquences: ce jour-là, comment tu te sentais, c’était quoi ton rapport au mouvement, c’était quoi les enjeux, les priorités ? Est- ce que les analyses te paraissent justes ? Comment tu nuancerais ? »

Et maintenant il faut des limonadiers !

A propos d’arrestations préventives lors d’une des tentatives de manifestation du soir des élections

Le 24 avril dernier, à l’occasion de la manifestation pour l’annonce des résultats du second tour dont l’un des rendez-vous était appelé à Châtelet, comme on pouvait s’y attendre, un dispositif policier gargantuesque a été mis en place. CRS, civils, BAC, une foule de RG disséminés entre les touristes commandant leurs glaces, et la spectaculaire BRAV en cortège de motos prêtes à tomber sur n’importe quel passant qui pourrait avoir l’air de ne pas être ravi de l’élection de Macron, sillonnaient le quartier dans une chorégraphie visiblement faite pour impressionner et décourager les contestataires, ce qu’ils ont tenté de faire avec la bonne vieille méthode des contrôles préventifs, dispersés, autour du lieu de rendez-vous. C’est ainsi que plusieurs personnes se sont faites contrôler et certaines interpeller, avant que quoi que soit ne puisse avoir commencé. Si nous écrivons ce petit texte, ce n’est pas pour alerter autour de conséquences judiciaires importantes que ces arrestations n’ont évidemment (au dernières nouvelles) pas eues (ce n’est d’ailleurs pas vraiment leur but), mais plutôt parce que les contrôles préventifs et les procédures courtes (le plus souvent, compositions ou ordonnances pénales, rappels à la loi, parfois des comparutions immédiates) auxquels ils aboutissent pourraient finir par devenir relativement efficaces pour limiter les possibilités offensives, et puis aussi parce que le dossier du compagnon qui a été pris dans cette aventure comporte tellement de perles policières qu’il serait dommage de ne pas en rendre compte.
G. a donc été contrôlé par un policier de type BRAV, c’est à dire malin, alerte et perspicace, qui, sans doute grâce à sa formation, n’a pas été dupe en découvrant ce que G. avait sur lui : un limonadier. De cette perspicacité inénarrable qui circule entre gardiens de la paix, on en veut pour preuve le PV d’ambiance où un de ses collègues affirme avoir vu « un drapeau anarchiste rouge ». Notons déjà qu’il savait ce qu’était un limonadier, respect ! Pour la plupart d’entre nous, c’était un arbre à limonade. Pour le commun des mortels, expliquons donc : un limonadier est un objet très très peu contondant multi-usage, muni d’une lame de 1,5 cm et d’un bout de métal tordu et piquant. Un ouvre-boîte, un décapsuleur et un tire bouchon, donc. Monsieur DELABRAV, pas con, ne s’y méprend pas : il est en présence d’une tentative de port d’arme de catégorie D. Prêt à prendre des initiatives, ponctuel et assidu, il prévient derechef sa hiérarchie, et, prenant son courage à deux mains, lance une procédure sur ce délit. G. se retrouve donc avec comme chef d’inculpation « tentative de port d’arme de catégorie D, en l’espèce un limonadier ». Après avoir mobilisé nos équipes de traduction, puisque nous ne parlons pas le porc, ça donne ça : G. est envoyé au commissariat pour y être gardé à vue afin qu’une enquête soit diligentée sur le fait qu’il aurait eu l’intention de vouloir transporter un décapsuleur. L’enquête commence, attachez vos ceintures. La fouille. Un élément très important entre en jeu puisque l’individu sus-nommé (en porc dans le texte) avait sur lui dans son sac un livre louche, Mémoires d’un Révolutionnaire de Victor Serge. Peut-être a t-il l’intention de faire une tentative de port de livre contre le stalinisme ? Prudence. Mais ça ne sera pas retenu dans la procédure, parce que c’est trop compliqué pour Monsieur DUPROCUREUR qui ne lit que deux choses : le Code Pénal et la date de péremption de son poisson pané le vendredi soir. Rappelons qu’un livre de cette envergure offre sans doute plus de possibilité émeutières qu’un tire-bouchon, qui n’est vraiment pas très pratique, même pour faire levier pour ouvrir un petit truc. Une tenue complète noire attire également l’attention de la maréchaussée, la couleur semblant leur rappeler de mauvais souvenirs (peut-être le drapeau noir du communisme ?) mais tout cela, ainsi que le refus de signalétique, ne finira pas dans les chefs d’inculpations, sûrement face à la gravité de la tentative de port d’arme de décapsulage massif. Rassurez-vous, « la destruction a été ordonnée en raison du caractère illicite, dangereux ou nuisible de la détention de cet objet. » Avis à tous les serveurs et serveuses !
Foin de ces bonnes blagues si fréquentes dès que les flics parlent ou écrivent, la suite est à réfléchir. Ce dossier qui ne tiendrait la route que chez Lewis Carroll, débouche, comme ceux des autres interpellations préventives de ce jour (à notre connaissance), sur cette merveille de saloperie judiciaire appelée « composition pénale » (proche de l’ordonnance pénale qui fonctionne selon un principe similaire). Au sortir de sa garde-à-vue, chiffonné et embrumé, pressé de sortir des vapeurs de commissariat pour reprendre le cours de sa vie, le prévenu est déferré devant un substitut de Monsieur DUPROCUREUR, qui lui propose un marché de dupe : une peine contre la reconnaissance de sa culpabilité, avec comme carotte le fait de sortir tout de suite et d’éviter une audience. En l’occurrence, pour une tentative de port de limonadier : 300 euros d’amende (pourquoi pas se faire un peu de thune après tout ce travail d’observation et de déduction), et, quand même, 6 mois d’interdiction de paraître à Paris. On remarquera que cette peine attribuée par le Parquet (qui est bien en fait celui qui s’éviterait ainsi un procès qui ne tiendrait pas la route), ouvre la possibilité d’interpellations ultérieures aux suites possibles variées selon la volonté répressive du moment, puisqu’il est bien évident que l’inculpé ne va pas éviter Paris pendant 6 mois, alors que très probablement il y vit, y travaille ou y chôme, y manifeste, y occupe, y voit ses camarades, compagnons et amis, y décapsule des trucs en réunion, etc. Alors se sortir de cette situation n’est pas compliqué : ne pas céder au chantage, ne rien reconnaître donc refuser tout de go, ou, mieux, demander les 10 jours de réflexions légaux qui ne sont pas indiqués sur le papier qu’on doit signer (faute de place sans doute…) et refuser bien sûr, mais 10 jours plus tard : on est libre aussi, mais sans peine et sans avoir reconnu des espèces de délits piégés qui n’ont l’air de rien sur le moment mais peuvent devenir bien autre chose. Une fois le refus acté, la balle est dans le camp du Parquet, contraint de méditer sur l’opportunité de porter un dossier aussi mal bricolé en correctionnelle : qu’ils le fassent, nous y sommes prêts, décapsuleurs entre les dents !

Ne nous laissons pas piéger par les chantages policiers et judiciaires !
Décapsulsons le monde !

Le 29 avril 2022
Des Rétifs

 

Démontage judiciaire : les procès de sorcières

Samedi 4 juin, 19h30

Pour cette séance, après les procès staliniens, nous nous pencherons sur une autre vague de procès, plus ancienne, plus diffuse encore, celle des procès de sorcières. Immense vague de répression religieuse qui à connu son apogée vers la fin du XVIe siècle, le nombre de ces procès ne peut pas réellement se compter tant ce phénomène à été répandu et d’ailleurs, il n’est pas uniquement relégué au passé puisque dans certaines régions du monde il
en existe encore. Ces procès sont toujours la chasse, 
la persécution, la condamnation de personnes accusées de pratiquer la sorcellerie, principalement des femmes, mais leur multiplicité et leur existence à plusieurs endroits du monde donne lieu à une flopée de cas particuliers, d’histoires singulières et de complexités. Si ce mouvement judiciaro-religieux d’ampleur attire notre attention, c’est pour plusieurs raisons. Déjà, c’est la particularité de la justice de Dieu, du Saint Jugement, puisque c’est un moment où ce type de justice est très fort et où ses logiques, qui ne sont pas déconnectées de celles du domaine judiciaire actuel, sont particulièrement efficaces. Aussi, cette époque est celle d’une transformation de la justice, de ses méthodes, de son rôle, et du rapport entre l’État et la Religion. Le nombre immense, à certains moment, de ces accusations, avec des prisons remplies, des villages entiers mis en accusation, des nombres de pendus et de brûlés impressionnants, révèle que la justice religieuse n’aura pas seulement servi à se débarrasser des parias et des sales gueules, mais aussi à faire exploser toutes les petites querelles de voisinages, histoire de cul et embrouilles financières diverses. Par ailleurs, une des caractéristique importante de ces chasses aux sorcières est qu’elles ont été extrêmement archivées, régulées, annotées, et documentées, dans un élan procédural qui suit les évolutions techniques des méthodes d’impressions. Ainsi, nous essayerons de procurer et de nous plonger dans des extraits du Malleus Maleficarum , l’un des premiers traité ecclésiastique qui pose en justice les principes et les méthodes officielles de la condamnation de l’hérésie. Il en existe d’autres du même genre, qui
accompagnent des aveux, souvent obtenus sous
la torture, des prêches, des réquisitoires, que nous pourrons lire et autour desquels nous pourrons
réfléchir, avec toujours en tête la justice d’État que
nous connaissons aujourd’hui.