Vendredi 23 juin à 19h30
Le mouvement social qui a démarré il y a maintenant plusieurs mois s’est retrouvé confronté à une série d’obstacles, internes et externes, qui mènent à la séquence actuelle : la désertion de la lutte, le retour au travail. Ceci étant dit, les différents mouvement sociaux de ces dernières années sont loin d’être déconnectés les uns des autres, bien qu’ils se focalisent généralement sur telle ou telle réforme particulière, puisqu’ils agrègent un refus de l’écrasement général, de la soumission au gouvernement et à l’Etat, du maintient de la normalité du système capitaliste par le travail.
Jusqu’à la prochaine fois, donc ? Encore faut-il que nous puissions être assez intelligent pour analyser les manques et les erreurs, et que nous nous donnions les moyens de diffuser ces analyses dans la lutte par la pratique.
Tout le monde peut s’accorder sur le constat renouvelé du fait que l’encadrement syndical est de moins en moins effectif et, quoique les intentions des directions syndicales ne changent pas, on assiste assurément à leur lente agonie essentiellement par intégration complète à la gestion étatique. Le mouvement des gilets jaune et son refus de toute représentation a ajouté à la désertion en cours depuis plusieurs décennies, et, faute d’être en mesure de promettre quoi que ce soit, leurs moyens de contrôle et de récupération du mouvement sont de fait de plus en plus limités. C’est tant mieux. Mais inquiétude et colère reviennent quand on se met à interroger ce qui se passe dans cet espace moins balisé par les SO et directions syndicales, et quand on assiste à la perpétuation du confort relatif de l’obéissance à d’autres formes de directions plus ou moins imaginaires selon les habits qu’elles choisissent de revêtir en fonction des occasions, agissant y compris dans des formes plus propices à la confrontation comme les manifestations sauvages, et qui, comme les directions syndicales, cherchent à limiter, à canaliser et à récupérer la puissance subversive en perpétuelle constitution. Pour des Etats qui nous envoient au travail ou à la guerre, ou pour des stratèges en chambres de la conspiration qui vient, resterons-nous toujours soldats ? A quand l’autonomie ?
Pour discuter du mouvement, de ses impasses, de ses contradictions internes trop peu souvent approfondies, des salopards qui tentent d’en prendre les rênes et de comment se battre encore alors qu’ils freinent des quatre fers, pour discuter des guerres qui ont cours dans le monde, pour discuter du travail et de l’autorité, retrouvons nous à la bibliothèque des fleurs arctiques, autour de l’affiche SOLDATS, qui en appelle à la mutinerie généralisée et internationale de tout les soldats, soldats du travail, soldats des armées, soldats des luttes. Il sera possible d’en récupérer en grandes quantités pour en diffuser partout.