Vendredi 23 novembre à 19h
De nouvelles analyses pour de nouveaux enjeux
Pour revenir sur des enjeux qui faisaient partie des évidences révolutionnaires hier, et qui aujourd’hui sont au centre de multiples confusions souvent lourdes de conséquences, nous proposons une discussion autour de la religion et de ses diverses formes. Cette dernière a su, ces dernières décennies (parfois par négligence, parfois avec l’enthousiasme de certains), se frayer une place dans les aires contestataires. La virulence notable des réactions face aux critiques de la religion de la part d’anciens anticléricaux en diable témoigne de cette volonté de changer de paradigme sur la question religieuse. De manière générale, décortiquer la religion et la croyance comme un phénomène historique nous aidera à rebondir sur le présent et sur les formes que la religiosité y prend pour combattre l’athéisme, qu’il soit ou non révolutionnaire. Cette discussion sera l’occasion de poser la question de cette « nouvelle » place du religieux dans le monde (quitte, pour certains, à ériger « le croyant » comme nouveau sujet révolutionnaire) et de se demander pourquoi tant d’énergie est dépensée afin de pouvoir la fuir, alors qu’il faudrait plutôt y faire face. Ce sera également l’occasion de discuter de ce prétendu « retour du religieux » (comme s’il avait disparu un jour !) et, pour être à la hauteur de l’époque, de porter plutôt nos analyses sur les évolutions du religieux, passé dans le creuset de la modernité et adapté à la fois à ses exigences de rentabilité économique et de relativité de la vie, du vivant et de ce qu’il produit. Ainsi, ces nouvelles formes s’accordent toujours mieux avec le contrôle et la pacification de l’Etat, comme avec le bon déroulement de l’exploitation capitaliste.
Quelles formes la religion et ses schémas intellectuels ont-ils pris par le passé, et quelles formes prennent-ils aujourd’hui, dans les espaces à volonté subversive et ailleurs ? Pourquoi est-il si urgent aujourd’hui de ne pas penser, de fuir la réalité, sur des questions cruciales comme la religion, dont la critique a toujours accompagné les réflexions et pratiques révolutionnaire.
Pour cette discussion, on pourra s’appuyer facultativement sur différents textes, plus ou moins récents, notamment sur le dossier « Religion et Modernité, de nouvelles analyses pour de nouveaux enjeux ? » qui paraîtra prochainement dans un double-numéro de la revue anarchiste apériodique Des Ruines (n°3/4), et qui sera consultable sur place à la bibliothèque, avant et pendant la discussion.