Wake in Fright

Ted Kotcheff, 1971, vostfr, 1h54, Australie

Lundi 28 mai à 19h

John Grant, modeste enseignant d’une petite école de l’outback australien, doit faire escale dans un patelin avant de rejoindre sa fiancée à Sidney pour les vacances. Ce qui devait être l’affaire d’une seule nuit va peu à peu se rallonger…

Bundanyabba : petite ville minière où réside une localité chaleureuse et accueillante.

Où boire un verre : que ce soit dans les bars ou chez de sympathiques hôtes, une seule et même ambiance, celle de la bière qui coule à flots (en pression, en canettes, en bouteilles, partout, tout le temps), pour passer un bon moment… à boire !

Où s’amuser : derrière les bars, avec un jeu simple et attractif comme l’enfer, le pile-ou-face, pour terminer la soirée littéralement à sec.

Où sortir : si tu veux te balader dans le bush avec des résidents sympas, rien de tel qu’une petite virée pour la grande attraction du coin : la chasse aux kangourous.

Quelque chose cloche dans ce patelin, ou plutôt tout semble aller comme il faut dans cette monstrueuse bourgade. Dans les recoins de cette bonhomme simplicité, derrière ces sourires insistants et son agressive hospitalité, au travers de sa désarmante légèreté à s’amuser de tout, une évidente horreur s’offre à nous : celle de la bêtise fière d’elle-même et de la barbarie pure. Et peu importe le semblant de culture qui accompagne ce petit professeur, elle ne lui sera d’aucun secours dans cette chaleureuse désolation. Car ce qui le constitue en tant qu’individu n’a aucune capacité de résistance face à des normes dégueulasses que seule sa conscience sait pourtant verbalement critiquer. L’enfer n’est pas tant les autres que sa propre paralysie à refuser en actes l’engluement que lui fait lentement subir ce nouvel environnement où, derrière le masque de la camaraderie hilare, se libère le nihilisme à visage humain.

All the little devils are proud of Hell