Vendredi 1er décembre 2017 à 19h
Dans le cadre d’un débat en cours autour de la « non-mixité », vue comme idéologisation d’une homogénéité de fait dans la lutte, deux soirées de discussions se sont déjà tenues en ce lieu. Si la première séance a été l’occasion de poser les bases du débat et notamment de cerner les différences entre auto-organisation et « non-mixité », la deuxième a permis d’aborder différents exemples historiques souvent présentés comme précurseurs de la « non-mixité », avec un focus particulier sur les Mujeres Libres dans l’Espagne révolutionnaire des années 30 (cf. le travail réalisé pour l’occasion).
Afin de prolonger les réflexions entreprises lors de ces discussions et de s’y atteler sous un nouvel angle, il nous parait intéressant de nous pencher sur une autre des formes d’auto-organisation souvent citée par les défenseurs d’une certaine idée de la « non-mixité », à savoir le Black Panther Party, régulièrement présenté comme exemple (et justification) ultime. Pourtant, ce mouvement révolutionnaire afro-américain d’inspiration marxiste-léniniste et maoïste, formé en Californie en 1966 par Bobby Seale et Huey Newton, avait une réalité sociale et historique que ses récupérateurs politiques d’aujourd’hui peinent à comprendre, et peinent à exploiter sérieusement.
Il nous semble en effet que ce vaste morceau de l’histoire des luttes aux USA reste aujourd’hui un sujet plus méconnu qu’il n’y parait, particulièrement en France, et qu’il nécessite un travail approfondi afin d’appréhender l’histoire longue et complexe de ce mouvement et d’aller au-delà des clichés servis par les nombreux récupérateurs de toutes les chapelles et par une bibliographie très lacunaire. C’est dans cette optique que nous proposons à celles et ceux intéressés par ce sujet une première séance de discussion et de travail publique le vendredi 1er décembre 2017 afin d’aborder ensemble des réflexions à mener, des sources à explorer et pourquoi pas des productions à réaliser autour des Panthères Noires et, en refusant l’intemporalité de l’hagiographie, de travailler à une critique contextualisée de leurs idées et pratiques qui serait utile au présent.