Les sœurs Lisbon vivent dans une banlieue bourgeoise du Michigan sous la coupe d’une mère autoritaire et d’un père effacé. En ce milieu des année 70, le déclin inévitable de l’industrie automobile et une pollution croissante fait planer sur cette ville un air de plus en plus irrespirable.
C’est dans ce contexte que le film, entièrement tendu vers l’inévitable mort de la fratrie, commence par la tentative de suicide manquée de Cecilia, la plus jeune des cinq sœurs, sans que soit donné de raison apparente à ce geste. L’intransigeance toute protestante des parents se relâche et ils tentent d’offrir un semblant de vie sociale à leurs filles.
Tout au long du film, un faisceau de détails intimes compose autour des jeunes filles une réalité étouffante à laquelle elles tentent d’échapper sans jamais y parvenir. Tout comme les arbres de la ville que l’on abat avant qu’ils ne meurent, ces soeurs vont inconsciemment trouver dans le suicide la seule porte de sortie d’un quotidien atone de plus en plus toxique dont elles laissent le dépérissement à leur entourage.