Tout le monde semble se demander si l’année 2023 va débuter avec un mouvement social contre la réforme des retraites. Les syndicats et tous les partis de gauche se demandent à quel point ils vont pouvoir encadrer et diriger ce qu’ils imaginent déjà comme un mouvement bien ficelé, bien joliment inoffensif et sous sédation profonde de manifs promenades de santé ; le gouvernement et sa police pro-active se demandent quel type d’outils répressifs il va falloir dégainer au plus tôt pour empêcher justement tout mouvement d’ampleur… Et toutes ces Cassandre se demandent, de droite comme de gauche, comment ils vont devoir négocier et dialoguer entre eux, pour, quoiqu’il arrive, nous maintenir au taf. On cherchera, ici et là, à être du côté de ce qui heureusement peut toujours déjouer les pronostics de ces vieilles Cassandre, à s’intéresser à tout ce qui naît ici et là à l’encontre d’une normalité balisée par le travail. C’est qu’à vingt ans comme à soixante, on a bien mieux à faire ! Alors, puisqu’on continue de faire le pari qu’une bibliothèque pour la Révolution peut être un lieu public où les uns et les autres contribuent aux interrogations et aux débordements de révoltes actuelles ou de mouvements, on souhaite que ce nouveau programme, de janvier jusqu’à avril, puisse contribuer à des luttes à venir. Il nous semble que les critiques anti autoritaires (qu’elles soient anarchistes ou communistes) peinent à se faire entendre, diffuser, approprier, en actes comme en paroles, dans les luttes et mouvements de ces dernières années en France. En proposant une première discussion du programme sur le thème de l’outil de communication Signal, sur l’auto-défense numérique et sur l’organisation (20/01/23), on espère contribuer ainsi à renouveler des interrogations quant aux pratiques militantes, et notamment quant aux pratiques de diffusion d’informations, de communication, et maintenant de « réseaux sociaux », qui sont loin de ne pas pouvoir être un instrument au service des autoritaires si on ne s’en préoccupe pas. Un détour par le passé permettra de réfléchir encore une fois aux luttes contre le léninisme au XXème siècle, en réfléchissant aux traces laissées par l’expérience de Nestor Makhno (17/03/23). Une brochure contre la recherche universitaire (à paraître) sera présentée et discutée à l’occasion de sa parution (21/04/23), ce qui sera l’occasion d’échanger autour de l’enjeu crucial d’autonomie des luttes vis-à-vis des institutions scientifiques et universitaire. On discutera aussi du « judiciarisme », cette fâcheuse tendance à penser le monde en termes de fautes, de culpabilités et surtout de punitions, que l’on retrouve jusque dans les milieux militants (03/02/23) afin de creuser nos ruptures avec la justice en tant qu’aspiration et non pas seulement comme institution. Cette discussion est en lien avec le format de discussion des démontages judiciaires, dont un aura lieu durant ce programme (24/03/23). Des permanences se tiendront tous les mardis de 14h à 16h, les curieux y sont les bienvenus pour emprunter, consulter des livres, brochures, revues, ou venir échanger, et, à partir du 22 janvier, nous commencerons (et ensuite un dimanche sur deux) des groupes de lecture sur les différents féminismes, à la recherche de subversion. Les ciné-clubs des lundis soirs reprennent aussi et seront l’occasion de se poser mille et unes questions pour remettre en cause normes, valeurs, morales, et religions.
Le pdf du programme est disponible ici
L’agenda est disponible là