En raison du mouvement social et des appels à manifestations qui tournent pour se rassembler ce soir sur Paris, pour ne pas laisser retomber l’élan de révolte qui a explosé hier, la discussion initialement prévue ce soir à 19h30 est reportée à une date encore inconnue
Vendredi 17 mars 19h30
Aux Fleurs Arctiques nous nous sommes intéressés à plusieurs reprises à la Révolution bolchevique de 1917, c’est à dire à la prise du pouvoir en Russie par Lénine et son parti, et bien plus encore aux insubordinations et révoltes nombreuses et violentes qui ont eu lieu à l’encontre du parti communiste, et à leur répression. Nous pensons qu’il est important et utile de réfléchir collectivement à ce moment complexe de l’histoire des luttes, afin de mieux le comprendre et d’être ainsi capable d’en tirer des leçons au présent, au sein des luttes actuelles. Entre insubordinations, mouvements massifs ou marginaux, récupération et répression léninistes, espoirs et déceptions, cette période revêt mille facettes et les manières de s’y intéresser sont multiples ; c’est aussi bien un épisode qui a fait couler beaucoup d’encre chez les anarchistes, les communistes, autoritaires ou antiautoritaires, et les socdems.
Nous nous sommes déjà intéressés à la question de la possibilité de mettre en œuvre une perspective anti-autoritaire en période révolutionnaire par le biais de l’expérience que Victor Serge a laissé à la postérité des mouvements révolutionnaires. Cette fois-ci, nous allons en discuter à partir de l’intervention de Nestor Makhno, un anarchiste bien connu qui a été le meneur d’une armée en Ukraine qui au départ soutenait les bolchéviques contre les Blancs, avant qu’ils n’aient pressentis en eux les ennemis de demain et se soient mis à combattre contre eux. Plutôt que de sa vie privée ou de son iconographie, de son allure de révolutionnaire ou de son regard perçants, c’est bien de son intervention et de celle de ses compagnons et soldats dont il s’agira de parler, intervention qui ne pourrait se résumer en une phrase ou un dogme puisqu’elle a été changeante, parfois contradictoire, mais toujours dans une perspective révolutionnaire interventionniste. Avec la fin de sa vie, en France, s’intéresser à Makhno sera aussi une manière d’aborder ensemble les débats de l’époque qui n’ont pas rien à voir avec ceux de la nôtre, entre plateformisme et synthèse, refus de la forme d’organisation « parti » ou non, anarcho-léninisme et anarchisme anti-autoritaire, et bien d’autres encore.
Et puisque nous ne sommes résolument pas des historiens, ce détour par le passé lors d’une discussion publique nous permettra aussi de travailler ces autres questionnements, plus larges, qui circulent à la bibliothèque et ailleurs : comment nous rapportons-nous, dans une perspective militante et non pas historienne, à l’Histoire, et donc à des révolutionnaires du siècle dernier comme Makhno ?