Après la crise sanitaire et sous la constante menace d’une reprise de la pandémie, on peut se demander : que peut-il se passer de subversif en sortie de crise ? Et d’ailleurs, sortons-nous d’une crise comme nous y sommes entrés ? Dans un monde capitaliste, le propre de la crise semble toujours d’être un moment où se redéfinit les modalités de gestion de la société. Les mesures temporaires sensées être adaptées à une situation exceptionnelle trouvent toujours leur chemin pour s’ancrer dans le quotidien post-crise et se normaliser. Qui se souvient des rues de Paris (et d’autres grandes villes) sans patrouille de militaire au coin des rues, sans plan vigipirate ? Qui, demain, se souviendra d’un monde sans pass sanitaire ? Loin de nous l’idée que le monde pré-covid ou encore pré-attentat serait un monde plus enviable ou dénué de tout contrôle, mais plutôt que le phénomène de crise à cette particularité de changer les standards au-delà de son délai supposé.
Les élections qui arrivent s’appuient comme d’habitude sur ces crises pour alimenter les débats où s’étalent les fausses contradictions qui permettent aux candidats d’affirmer leurs différences. Le 23 octobre, nous nous demanderons ensemble où trouver de la subversion dans cette période électorale et d’où elle a pu surgir durant les précédentes.
Mais la crise la plus diffuse et dont l’urgence monte plus vite que le niveau des eaux est celle de l’écologie, sujet phare de notre époque, que ce soit à l’assemblée nationale, dans les débats télévisés ou dans les aires subversives. C’est pourquoi nous discuterons de la possibilité d’un lien entre écologie et révolution le vendredi 19 novembre et de la place des révolutionnaires dans le combat écologique et inversement.
La discussion du vendredi 3 décembre portera sur le rapport entre norme et révolution, sur ce que la critique de la norme comporte de subversif, et sur ce que les aires à prétention révolutionnaire constitue ou ont pu constituer comme normes parallèles, que ce soit en leur sein ou avec l’intention de les diffuser par delà ses limites. On pourra aussi se demander si la critique de la norme remplace celle de l’Etat et du Capital, si elle se substitue à la perspective révolutionnaire.
Enfin, à une époque où d’un peu partout semble monter une défiance à l’encontre de l’hypothèse révolutionnaire, on se demandera si vraiment, révolte et insurrection lui serait substituable, et s’il n’est pas plutôt dangereux de faire jouer l’une ou l’autre de ces trois notions contre les deux autres.