Avril / Mai 2017 aux Fleurs Arctiques

Les Fleurs Arctiques - Programme avril-mai 2017

Programme à télécharger en PDF ici (8p-A5).

Les Fleurs Arctiques - Programme A3 avril-mai 2017

Version affiche A3 là.

L’inauguration aura lieu le 22 avril 2017 à 18h, plus d’infos ici.


Ouvertures

Lors des permanences on peut ramener de quoi grignoter, des bonnes idées et de bonnes publications. La bibliothèque de prêt est ouverte à tous les moments d’ouverture du lieu. Les jours et les horaires d’ouverture régulière sont les suivants (à partir du 22 avril 2017) :

  • Tous les mardis de 18h à 20h, permanence.
  • Tous les samedis de 15h à 19h, permanence.
  • Tous les dimanches de 15h à 17h, la bibliothèque propose un moment plus spécifiquement consacré aux livres (travail sur le fond, groupes de lecture, etc.)

Just a kiss (projection)

Mardi 25 avril 2017 – 19h

2004 – 1h 43 -VOST – Ken Loach (Bande annonce)

Loin du monde ouvrier et de la vision parfois discutable qui caractérise habituellement son cinéma, Just a kiss est avant tout une romance contrariée grâce à laquelle le réalisateur anglais critique le racisme et le communautarisme sous ses dehors, ici, religieux (catholiques et musulmans). Il s’agit également d’une approche intime de ce qu’est la migration, de ce qu’implique dans ce monde de barbelé et de cannibalisme social, d’être étranger à domicile, en Écosse comme ailleurs. A travers Just a kiss, c’est tout un tas de questions à la fois complémentaires, inactuelles et très actuelles que nous aurons l’occasion d’aborder à la manière des pirates : la famille et son caractère nécessairement autoritaire, le racisme qui réduit les uns et les autres à des identités figées et imaginaires, le communautarisme et la religion qui encasernent les aspirations émancipatrices, et l’amour qui restera encore et toujours la plus belle nourriture des rêveurs de l’absolu, une petite porte de sortie dans la prison sociale, un avant-goût de liberté pour celles et ceux qui, après avoir embrassé le serpent et embrasé le jardin, voudraient s’aventurer à la croquer pleinement comme la pomme d’Eden.

Il s’agira de la première projection d’un cycle contre la famille, dans lequel la question sera abordée sous toutes sortes d’angles plus ou moins sérieux.


Migration : richesses et espoirs, gestion et répression

Mercredi 10 mai 2017 – 19h

A travers une enquête de Zo d’Axa de 1902 sur Ellis Island (USA), mais aussi à travers un texte et un documentaire de 1980 de Georges Perec et Roger Bobec sur cette « île des larmes » (mais aussi « de l’espoir ») qui servit de porte d’entrée, et surtout de centre de tri, de contrôle, d’intégration et de normalisation des migrants qui cherchaient à accéder au « rêve américain », nous essayerons de discuter de ce qu’est, en profondeur, la migration. Que veut dire être « étranger chez soi » ? Qu’est-ce que vivre sous la menace de l’expulsion, de l’enfermement, avec le racisme, dans un monde où le migrant ne peut être autre chose qu’un « travailleur », un élément de la « main d’œuvre » dont « on » (le « on » gestionnaire) a besoin un jour, et qui peut être en trop le lendemain. Comment fonctionnent ces politiques modernes de gestion des populations et de leurs déplacements dont Ellis Island peut représenter un exemple historique important et fondateur pour les politiques migratoires actuelles. Comprendre Ellis Island, c’est aussi comprendre la gestion des flots de migrants qui traversent aujourd’hui la méditerranée, triés aux frontières de l’Europe (Grèce, Espagne, Italie) comme on l’était à celles des USA, soumis au même arbitraire d’une gestion de masse organisée par les Etats et mise en œuvre par leurs relais, qu’ils soient répressifs ou humanitaires. C’est aussi comprendre que cette gestion passe fondamentalement par le développement des formes d’enfermement administratif – Ellis Island c’est aussi un camp dans lequel on peut ne passer que quelques heures, plusieurs jours ou un mois, dans lequel on peut perdre la vie à cause des conditions déplorables dans lesquelles les humains sont traités comme du bétail. C’est donc se questionner sur les phénomènes massifs d’« encampement » des population pour mieux pouvoir les contrôler et les répartir au gré des besoins, qu’il s’agisse de fixer, déporter, exterminer, des camps de migrants aux camps humanitaires, sanitaires, et autres appellations bureaucratiques.

Pour nous qui nous sentons étrangers de partout, il s’agit d’interroger, aussi, les rapports que nous pouvons entretenir avec les frontières qui nous enferment, les nationalités et les papiers qui vont avec, autant d’éléments – agissants – qui entravent la liberté de tout un chacun, impliquant des formes de contrôle qui nous concernent tous et toutes à différentes échelles.

On pourra lire une brochure réalisée pour l’occasion. Ellis Island : L’Amérique hospitalière vue de derrière , Reportage en deux parties sur la sélection imposée aux candidats à l’immigration sur l’île d’Ellis Island à New-York, 1902, par Zo d’Axa, suivi d’Une route. Et morceaux choisis d’Ellis Island de Georges Perec (en collaboration avec Robert Bober). A télécharger sur Ravage Editions.


Convergence des luttes ou dépassement ?

Samedi 27 mai 2017 – 18h

CONVERGENCE DES LUTTES
Convergence : action de tendre vers un même but. « Des droites parallèles convergent à l’infini. » Converger ne signifie pas avoir le même but, ce n’est pas avoir quelque chose en commun, ni partager quoique ce soit… Non, c’est tendre vers cela sans jamais y parvenir. La convergence n’est même pas la rencontre, c’est le chemin vers la rencontre, c’est ce qui précède éternellement un hypothétique commun.
Si on ne peut pas dater précisément la naissance de cette expression, on peut juste constater qu’elle n’existait pas avant les années 90.
Il est difficile de décrire exactement de quel processus il s’agit… Tout cela reste très vague. On a bien vu ici où là un militant trotskiste cheminot venir prendre la parole dans une AG étudiante à l’appel d’un militant trotskiste étudiant (plus rarement le contraire mais ça existe aussi), se faire applaudir avant de rentrer chez lui ; on a vu ce genre de scène reproduit à l’échelle industrielle lors des « Nuits debout », visiblement le concept a l’air de signifier ce genre de pratiques. Ceux qui l’emploient parlent de construire des ponts, tisser des liens, mais à part ça on n’a jamais décrit (et encore moins vu) ce que devrait produire deux (ou trois, ou plus) luttes qui convergent.
En attendant cette rencontre il s’agit donc de cantonner chaque lutte dans les limites qu’elle s’est fixée au départ, de se concentrer sur ce qu’elle a de particulier, de faire avec et de se contenter du fait qu’elle « a le mérite d’exister ». Le rôle du militant sera d’y apporter son grain de sel en replaçant sa particularité dans un contexte plus global, il y glissera un peu d’analyse et de théorie abstraite, la nouvelle mode pour les plus « radicaux » étant de se contenter de rajouter « et son monde » à la fin de la revendication parcellaire.
Il s’agit donc d’un concept qu’emploient les réformistes pour que rien ne change. Les révolutionnaires quand à eux s’emploieront à faire exister son exact antithèse : le DÉPASSEMENT. Le « dépassement » sera donc tout l’objet du débat.

Texte préparatoire aux discussions: convergence des luttes VS dépassement.