vendredi 15 juin à 19h
Dans le contexte du « mouvement social » du printemps 2018, nous proposons de se réunir pour discuter du rôle que peuvent aujourd’hui tenir et trouver les perspectives révolutionnaires dans la forme de contestation qu’est le mouvement social.
Un mouvement social, tel que celui que nous voyons aujourd’hui, se définit par ceci qu’il n’est pas explicitement (ou manifestement) révolutionnaire, étant donné qu’il se développe à partir de luttes partielles autour d’enjeux qui ne trouvent généralement d’autre forme d’expression que des revendications réformistes (ici, la lutte pour « une école plus démocratique et égalitaire », ou contre la « casse du service public », par exemple). Néanmoins, ces enjeux restent sociaux, c’est-à-dire qu’ils s’inscrivent quoi qu’il en soit dans une conflictualité sociale existante qui contient elle-même les germes et les potentialités d’une attaque révolutionnaire de la société (au même titre que d’autres formes, parfois plus sociales et diffuses encore, selon les périodes). Mais pour cela, il faudrait que cette contestation se place au niveau des logiques fondamentales de l’existant et qu’elle ne se limite pas seulement à ses expressions temporaires et conjoncturelles (par exemple la loi ORE, ou la loi Asile et immigration).
Le mouvement social n’étant donc pas révolutionnaire en soi et en acte (mais seulement en puissance), la question du développement de perspectives et d’une praxis révolutionnaires en son sein se pose, avec d’autant plus d’acuité que nous le vivons présentement : comment intervenir, sur une base révolutionnaire, dans un mouvement social ? Cette question implique en retour de se poser celles des formes que prend la contestation dans de tels mouvements (manifestations, blocages, occupations, grèves, sabotages, etc.) ainsi que les manières par lesquelles ces formes se déploient.
Un retour sur les mouvements sociaux des cinquante dernières années permettrait également de poser la question de la place qu’ont pu y prendre des perspectives révolutionnaires, avec toujours, l’horizon possible de leur désertion, mais alors, au nom de quoi et pour quoi ? Quelles conditions peuvent influer sur la possibilité d’un dépassement des mouvements sociaux ? De tels questionnements permettraient de discuter de façon critique des derniers discours en vogue comme des vieilles rengaines dans les mouvements sociaux (citoyennisme, appellisme à la sauce réformiste : « contre Macron est son monde », para-syndicalisme, logiques de main d’œuvre et de représentations, corporatismes, travaillisme, fétichismes formels, etc.), comme une proposition également, de poursuivre des débats en cours (Entre politique et « insouci », Convergence des luttes vs dépassement, …).
En bref, il s’agira de discuter des possibilités (ou non ?) de développement des perspectives révolutionnaires dans les mouvements sociaux.