Alan Parker, 1982, 1h36
Vendredi 13 avril à 19h
The Wall est un film musical, dans lequel la musique des Pink Floyd est un élément aussi essentiel que les images. On y voit Pink, une rockstar enfermée chez lui, amorphe, gavé à la soupe télévisuelle et comment des morceaux de sa vie passée, en particulier les humiliations de l’enfance, lui reviennent sous forme cauchemardesque hallucinatoire, comme les briques d’un mur qui peu à peu s’est refermé sur lui. Tout commence par la mort de son père, soldat durant la seconde Guerre Mondiale. Il est donc éduqué par une mère tyrannique qui l’empêche de sortir, d’avoir des amis, d’être amoureux, de s’émanciper, de vivre. Malgré les rapports toxiques qu’il entretient avec sa mère, il reste prisonnier de sa relation avec elle. La famille est la fondation de son mur. Le mur de Pink se renforce à cause de l’école. Par l’enfermement, par la désindividualisation des élèves (montré par un masque que tous les élèves portent), par le professeur qui s’acharne à humilier, punir les élèves et marteler des leçons. L’école est montrée comme une usine qui fait rentrer des enfants et les dépersonnalise, ne faisant sortir que des copies. la poésie, la musique et le rêve de brûler son école avec ses camarades sont les voies qui s’ouvrent à Pink pour sortir de ce cauchemar. Malgré son pessimisme, ce film puise dans les suites des années 70 son esthétique psychédélique et ce désir d’émancipation d’une génération en rupture violente avec ce que lui impose le monde dans lequel elle grandit, son ordre et sa morale. Le regarder aujourd’hui, c’est y chercher de quoi réveiller une époque dans laquelle on ne mesure plus à quel point l’école et la famille sont des institutions de maintien de l’ordre à travers lesquelles les adultes donnent violemment court à la vengeance contre l’abandon des aspirations de liberté de leur propre enfance, construisant ainsi l’acceptation d’un monde d’ordre et de prison.
Hey ! Teachers ! Leave them kids alone !