Projection et discussion autour de L’image manquante de Rithy Panh et C’était un samedi, chronique de la déportation des Juifs de Ioannina

Vendredi 13 octobre 19h30

On se propose de reprendre le fil de la réflexion qui se poursuit à la bibliothèque autour de la question de la lutte contre l’antisémitisme et le négationnisme, et donc aussi de la manière dont se constitue et se diffuse la mémoire des entreprises d’extermination qui ont eu été menées au XXème siècle. Pour cette soirée de projection/discussion, on accueillera Irène Bonnaud, qui a mis en scène la pièce C’était un samedi qui se joue en ce moment au Théâtre du Soleil. Cette pièce retrace l’histoire peu connue de la communauté juive romaniote de Ioannina, petite ville du nord de la Grèce, dont la quasi-totalité des membres a été déportée à Auschwitz-Birkenau le 25 mars 1944, puis les actes de révoltes auxquels les membres de cette communauté ont participé parmi lesquels la destruction d’un des crématoires du camp. Ce spectacle est l’aboutissement d’un travail d’enquête et de recueil de témoignage mené par Irène Bonnaud et Fotini Banou, actrice et chanteuse de la pièce. Pour restituer cette histoire, le choix a été fait d’une forme de récit, dont les personnages sont incarnés par des statues de terre cuite. Pour accompagner cette discussion, on a choisi de projeter à nouveau L’image manquante de Rithy Panh, film dans lequel, à travers un dispositif semblable, c’est le statut même de la représentation de la perspective génocidaire (en l’occurrence du génocide perpétré par les Khmers Rouges au Cambodge entre 1975 et 1979), de la vie qui la précède, de ce qu’elle veut faire disparaître, et de cette élimination elle-même, qui est interrogé. Nous espérons que les discussions qui pourront prendre place avant et après la projection, ainsi que la mise en perspective de ces deux formes de représentation d’un certain rapport à la mémoire de la vie et de sa disparition nous permettront d’avancer sur la question de la lutte contre le négationnisme et contre l’antisémitisme, mais aussi sur celle de la conservation d’une mémoire en dehors des sentiers battus institutionnels et commémoratifs, une mémoire de ces épisodes terribles mais aussi des actes de révoltes qu’ils ont pu susciter, une mémoire nécessaire à toute perspective révolutionnaire.

Le texte de la pièce, C’était un samedi, chronique de la déportation des Juifs de Ioannina, édité en français et en grec par les éditions Koukkida sera disponible sur place, ainsi que la brochure L’image, la mémoire et l’oubli, écrite pour la projection de L’image manquante de Rithy Panh organisée par la Discordia le 24 janvier 2017. Elle est téléchargeable ici (Limage-la-mémoire-et-loubli.pdf (noblogs.org) )

Informations concernant le spectacle : https://www.theatre-du-soleil.fr/fr/agenda-2023/c-etait-un-samedi-2023-2449