Samedi 4 juin, 19h30
Pour cette séance, après les procès staliniens, nous nous pencherons sur une autre vague de procès, plus ancienne, plus diffuse encore, celle des procès de sorcières. Immense vague de répression religieuse qui à connu son apogée vers la fin du XVIe siècle, le nombre de ces procès ne peut pas réellement se compter tant ce phénomène à été répandu et d’ailleurs, il n’est pas uniquement relégué au passé puisque dans certaines régions du monde il
en existe encore. Ces procès sont toujours la chasse, la persécution, la condamnation de personnes accusées de pratiquer la sorcellerie, principalement des femmes, mais leur multiplicité et leur existence à plusieurs endroits du monde donne lieu à une flopée de cas particuliers, d’histoires singulières et de complexités. Si ce mouvement judiciaro-religieux d’ampleur attire notre attention, c’est pour plusieurs raisons. Déjà, c’est la particularité de la justice de Dieu, du Saint Jugement, puisque c’est un moment où ce type de justice est très fort et où ses logiques, qui ne sont pas déconnectées de celles du domaine judiciaire actuel, sont particulièrement efficaces. Aussi, cette époque est celle d’une transformation de la justice, de ses méthodes, de son rôle, et du rapport entre l’État et la Religion. Le nombre immense, à certains moment, de ces accusations, avec des prisons remplies, des villages entiers mis en accusation, des nombres de pendus et de brûlés impressionnants, révèle que la justice religieuse n’aura pas seulement servi à se débarrasser des parias et des sales gueules, mais aussi à faire exploser toutes les petites querelles de voisinages, histoire de cul et embrouilles financières diverses. Par ailleurs, une des caractéristique importante de ces chasses aux sorcières est qu’elles ont été extrêmement archivées, régulées, annotées, et documentées, dans un élan procédural qui suit les évolutions techniques des méthodes d’impressions. Ainsi, nous essayerons de procurer et de nous plonger dans des extraits du Malleus Maleficarum , l’un des premiers traité ecclésiastique qui pose en justice les principes et les méthodes officielles de la condamnation de l’hérésie. Il en existe d’autres du même genre, qui
accompagnent des aveux, souvent obtenus sous la torture, des prêches, des réquisitoires, que nous pourrons lire et autour desquels nous pourrons
réfléchir, avec toujours en tête la justice d’État que nous connaissons aujourd’hui.