Les élections c’est de la merde, vive l’insurrection !

vendredi 22 octobre samedi 23 octobre à 19h

L’approche des élections présidentielles agite le débat parlementaire, et certains endroits de la gauche radicale se prêtent au jeu, appelant à faire « barrage à l’extrême droite ». Nous proposons de discuter de la place et de la pertinence d’un discours anti-politique et extra-parlementaire pendant la période électorale, aussi contre le développement des idées nationalistes et patriotiques qui reprennent aujourd’hui du poil de la bête dans les débats publics comme dans les luttes et les mouvements sociaux. Nous parlerons également des marges que créent ces discours, des révoltes et des refus qui peuvent s’exprimer et de comment appuyer, amplifier et faire exploser ces derniers pour enfin en finir avec ce monde de politique et de domination.

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(Malgré les informations sur l’affiche, la discussion a bien lieu le samedi 23 octobre à 19h, pas le 22 octobre)

Les campagnes présidentielles pour 2022 ont bien débuté en France, les différents partis se placent sur l’échiquier parlementaire, le jeu politique s’organise, relayé par les médias. Ce qui gagnera ces élections, comme les précédentes et les suivantes, au delà de tel ou tel candidat, c’est la Démocratie, c’est l’État, c’est le capitalisme. Dans un air du temps bien vicié par diverses effluves nauséabondes, les vieilles recettes s’adaptent à la conjoncture du moment, et chacun cherche d’abord à tirer son épingle du jeu. Ainsi la montée réelle de l’extrême droite donne aux grands partis en mal de voix l’occasion de lancer des appels au « front commun » pour « faire barrage à l’extrême droite », histoire de limiter la dispersion des votes et de se forger la légitimité permise par l’agitation de l’épouvantail de l’extrême droite au second tour. Comme souvent, l’extrême gauche, et même la plus radicule, s’engouffre dans cette brèche et nous pouvons déjà les observer se joindre aux appels habituels à l’unité de la gauche. D’autres, moins naïfs sans doute, renouvellent inlassablement les appels idéologiques à l’abstention, au point d’en faire des campagnes quasi-electorales aux ambitions équivalentes. Alors, si l’appel à la désertion ne suffit pas, quelle place l’intervention révolutionnaire peut-elle trouver dans ces périodes préélectorales ? Doit-on simplement s’en insoucier, faire autre chose, continuer comme si de rien était ? Ce qui se joue quand la démocratie renouvelle ses instances nous donne-t-il des occasions d’intervenir ?

Il est important de donner de l’espace à un discours anti-politique, loin de la sphère parlementaire puisque la question est bien d’en finir avec ce qui nous gouverne et non pas la négociation de meilleures conditions de domination. Une spécificité de la période, électorale bien sûr mais aussi plus largement, est le développement (ou le retour en force) du patriotisme, omniprésent dans les discours officiels à gauche comme à droite et de plus en plus diffus dans les luttes, il est partout. Il vient soutenir certains des fondements de la forme étatique qui gouverne aujourd’hui, la Nation, la République et la Démocratie.

Mais les tensions sociales en cours vont également créer des marges, des exclus, des en-dehors, qui peut-être trouveront des moyens pour se révolter et exister en confrontation avec la machine étatique, comme pendant les émeutes qui ont suivi l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007. C’est de cet aspect que nous proposons aussi, en plus de ce qui est avancé précédemment, de discuter, puisque c’est peut-être en ces temps que des révoltes anti-parlementaires auraient la possibilité de développer des pratiques, des pensées et des capacités d’interventions concrètes pour appuyer, accompagner et amplifier le refus et la colère des marges à l’encontre de la société et de sa normalité policière.

Comment exprimer une critique révolutionnaire fondamentale de la démocratie dans un moment où la parole raciste, nationaliste et identitaire se répand toujours plus et reçoit un écho historique dans les bulles électorales et sondagières ?

Finalement, on se demandera comment soutenir la pensée et les pratiques insurrectionnelles et révolutionnaires qui voudraient bien émerger de ce merdier global et comment appuyer les révoltes au moment où, malheureusement, ce qui se partage le plus communément est l’éternel chemin de croix de la réforme et de l’amélioration de l’existant.