Attentats et Réaction(s) – Discussion annulée, rendez-vous maintenu !

Dimanche 7 février à 15h30

Discussion annulée, projet de continuer autrement à réfléchir ensemble largement, sous d’autres formes à inventer. Restons vivant, débattons, confrontons les points de vue autrement !

Les aléas de la diffusion du virus font que nous sommes malheureusement trop nombreux parmi les initiateurs de cette discussion à être actuellement malades ou cas contacts pour qu’elle puisse se tenir dans des conditions satisfaisante, qui plus est dans un lieu clos. nous avons donc pris à regret la décision de l’annuler. Après plusieurs reports, et alors que la situation épidémique est plutôt en cours d’aggravation avec les mesures de restrictions qui s’en suivront sans doute, la reporter semble plus qu’aléatoire. C’est pourquoi nous réfléchissons à d’autres manières d’encourager une réflexion ouverte, large et contradictoire sur ce sujet qui nous semble particulièrement important (mais cette analyse est-elle partagée ? voilà déjà un premier point qui mérite d’être débattu…), comme la réalisation d’entretiens variés autour de la question, permettant d’initier des dialogues « à distance » à travers l’écrit, le son, la vidéo, et tous moyens qu’on pourra se donner pour le faire.
Ce projet d’un travail collectif ouvert est en cours d’élaboration et tous ceux qu’il intéresse sont les bienvenus pour y participer et chercher ensemble des moyens de ne pas se laisser isoler et ensevelir dans le silence glaçant et le piétinement morose de l’époque. il faut retrouver des moyens de débattre, de confronter les points de vues, de garder vivante la perspective d’affronter ensemble ce monde et ses difficultés grandissantes.
Certains d’entre nous qui ont échappé à la contagion, seront présents à la bibliothèque à l’heure prévue pour la discussion pour accueillir tous ceux qui voudraient participer à cette élaboration et trouver des manières de diffuser des avis, des questionnements et de débattre ouvertement et largement malgré les couvre feux et confinements de la période. De nouvelles questions se posent à nous, ce n’est pas le moment d’accepter de cesser d’élaborer ensemble, dans la rage, la joie et l’enthousiasme, de quoi trouver de la puissance pour se confronter à ce monde.

rendez-vous donc malgré tout dimache 7 février à 15h30 à la bibliothèque des Fleurs Arctiques.

Le 16 octobre, un professeur de collège est décapité à la sortie des cours, par un jeune homme qui s’est considéré comme le « bras armé » de Dieu, qui le punit pour avoir montré, lors d’un cours au programme d’éducation civique et morale sur la liberté d’expression, des caricatures tirées du journal Charlie Hebdo, en particulier la une du journal juste après la fusillade de janvier 2015. Cet assassinat intervient alors que des parents d’élèves, en lien avec des militants islamistes, ont manifesté leur mécontentement et désigné l’enseignant à la vindicte de ceux, parents comme élèves qui auraient été blessés dans leur Foi.

Plus nettement encore qu’après les attentats de janviers 2015, des réactions pavloviennes émergent. Assez logiquement, le gouvernement cherche à rassoir l’autorité républicaine, les enseignants comme missionnaires de la cohésion nationale et de la laïcité. Dans la droit ligne anti-immigrée du PCF des années 60, Mélenchon ravive la haine de l’autre et de l’étranger, relançant un racisme grégaire en stigmatisant explicitement « les tchétchènes ». Sur le site Paris-luttes.info est proposé, publié puis heureusement dépublié un texte qui analyse l’événement comme une situation où le professeur et son bourreau se seraient « entretués », l’un à coups de mots, et l’autre avec un grand couteau. Dans le torchon d’extrême droite « Valeurs Actuelles », le texte sera pris comme exemple pour dénoncer cette gauche qui serait complice des islamistes.

Il est urgent de sortir de ce marasme. Ne pas trouver le moyen de réfléchir à la question largement et si besoin conflictuellement, c’est se laisser prendre en étau entre le racisme, le campisme, le populisme, le républicanisme, la complaisance avec la religion et ses passages à l’acte punitifs et sanglants que justifierait la défense paternaliste de« consciences blessées ». C’est laisser faire l’Etat, la religion, les dieux et les maîtres… au prix de notre offensivité, du blasphème et de toute possibilité de subversion. C’est pour éviter les prêts-à-penser et parce qu’aucune autre occasion ne semble avoir été proposée (pour le moment) que nous appelons à cette discussion publique, large et ouverte sur les attentats et les réactions qu’ils suscitent.

Des conseils de lecture seront disponibles sous peu pour accompagner cette mise en perspective.

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