Tim Burton – 1997 – VOSTF (USA) – 106’
Lundi 9 avril à 19h
Les martiens sont annoncés. On n’est pas déçus, ils sont petits, verts, pas très avenants et ils débarquent dans de magnifiques soucoupes volantes dignes des meilleures séries Z des années cinquante. Ils atterrissent dans une Amérique post-post-guerre froide et guerre du Vietnam, une Amérique inclusive et fière de ses bons sentiments, symbolisée par le sourire borderline ineffable de son président, incarné par Jack Nicholson. Alors on leur sort le tapis rouge, on les accueille à bras ouverts, on traduit leur langage, on les aime déjà, malgré leur aspect objectivement inquiétant et repoussant. On va faire un grand pas pour l’humanité. « Nous venons en paix » traduit la machine qui fait bip bip, retransmise par les télés du monde entier. Mais la colombe de la paix lancée par un des hippies hystérisés par l’occasion sera réduite en cendre ainsi que tous les participants à la cérémonie de bienvenue, grâce à une arme suprême, en l’occurrence un pistolet d’enfant qui carbonise tout ce qui passe en le mettant littéralement à nu : les os puis plus rien. Les intentions de ces martiens sont absolument mauvaises. Tim Burton joue avec le genre du film de martiens pour réaliser une fable grotesque, jouissive et acide contre la culture américaine dans laquelle il a grandi, les bons sentiments et la pacification sociale. Et c’est toutes les normes sociales qui vont se retrouver mises à nu et anéanties par le passage de ces petits hommes verts radicalement méchants, absolument ingérables, complètement cyniques, qui démystifient en un quart de seconde ce rêve américain en plastique. Yak yak !