Hulk

Ang Lee, 2003, vostfr (USA), 140′

Lundi 4 novembre 19h

Boom… Boom… Boom… Ce n’est pas le cœur de Bruce Banner qui fait ce bruit sourd et inquiétant, similaire à celui d’un volcan trop longtemps endormi toquant aux portes de la terre, C’est bien le cœur de Hulk, la bête, le monstre. Cette « abomination » verte à la taille proportionnelle à l’ampleur de sa colère est l’incarnation d’une rage et d’une violence sans mesure contenue dans un simple être humain, Bruce Banner, donc. Ce dernier, petit scientifique en herbe s’intéressant de très près à la question de la régénération des tissus du corps humain, va bientôt devenir le centre d’intérêt des plus hautes sphères de l’appareil militaire. D’abord pour ses travaux, avec cette porosité quasi fusionnelle qu’à toujours la science avec l’Etat, puis pour lui même, car l’armée voit en lui la clef de l’arme ultime, le fantasme du Super Soldat invincible.

Bruce Banner, lorsqu’il s’énerve, lorsque sa colère éclate, laisse place à Hulk, le colosse presque muet, que tous essayent d’attraper et d’emprisonner. Personne ne comprend cette bête inhumaine, pas même Bruce Banner, qui pourtant s’acharne à essayer de trouver l’origine de sa naissance dans son passé.

Il essayera, tout au long du film, de lutter contre le père et le militaire, deux figures autoritaires qu’une complexité certaine éloigne de la simple figure caricaturale, avec toujours la problématique suivante : Se défaire de l’autorité, lutter contre, et sans jamais se laisser ingérer, le normaliser, intégrer à la bonne marche du monde. Hulk semble alors se rapprocher pour nous d’une figure qui n’est pas sans nous rappeler la guerre sociale, toujours tiraillée entre rupture et connivence, luttant contre un monde qui l’aspire de toute part, pour la liberté.

Au delà du fait que les mouvements de Hulk ressemblent à ceux de King Kong, ce film est projeté dans le cadre de notre cycle au long cours de films de Kaiju, nous souhaitons rapprocher ce grand monstre vert de ses cousins japonais, porteurs d’un monde nouveau dans leurs cœurs inatteignables, que ce monde essaiera toujours d’engloutir, mais qui seront évidemment plus grands que la vague.