Vidéodrome

David Cronenberg – 1984 – VOSTF (Canada) – 1h28
Mardi 14 mai 19h

 

« Television is more than reality, reality is less than television » – P. Oblivion dans Videodrome

Un producteur cynique de films porno cherche de quoi relancer l’excitation d’une clientèle très vite blasée par une profusion de productions lucratives et sans autre intérêt. Suite à un piratage d’ondes, il tombe sur un programme clandestin, Videodrome, qui va attiser sa curiosité jusqu’à l’obsession, bouleverser sa vie, rentrer littéralement en lui jusqu’à ce que la fiction rende la réalité elle-même fantastique, déforme les corps en même temps que la réalité du snuff-movie détruit la fiction. Ce film des débuts de la carrière de Cronenberg n’est pas seulement une explosion d’images fantastiques hybridant le corps et la machine avec une inventivité hallucinante, au service d’une critique acérée et ironique du désir d’image à l’ère télévisuelle. Il met en scène et questionne la manière dont la réalité de la souffrance et de la torture sert les exigences toujours plus intenses d’un désir de fiction que la fiction ne peut satisfaire et comment c’est l’humanité du spectateur-voyeur qui s’y retrouve déstabilisée, hybridée, détruite par cet inverse du « supplément d’âme », cette espèce de « supplément de vérité corporelle » que le désir recherche, sans fin, jusqu’à l’insupportable.